Publié le 2 Jun 2014 - 10:16
LA MER EN FURIE

Rufisque sous les eaux, Bargny subit de lourdes pertes

 

Ce vendredi, vers les coups de 22 heures, les populations de Rufisque et de Bargny ont brutalement été réveillées par des vagues en furie. 

 

À Rufisque, les digues de protection n'ont rien pu faire contre la déferlante des vagues de près d'une dizaine de mètres, dans la nuit du vendredi au samedi. Tous les quartiers du littoral ont subi les assauts de ces vagues. De Diokoul à Thiawlène, en passant par le centre-ville et Mérina, toute la zone comprise entre la mer et la route nationale a été inondée. Les habitants de la zone ont tenté de sauver le matériel qui pouvait l'être. De nombreux sinistrés ont réclamé un site de recasement.

À Thiawlène, comme en août 2007, l'eau est entrée dans le cimetière. Selon le gardien des lieux, n’eût été la digue de protection, le pire serait arrivé. Car, cette fois-ci, les tombes n'ont pas été détruites. «La digue de protection a été d’une grande utilité. Sans la digue, les dommages auraient été plus importants, parce que beaucoup de dépouilles seraient à nouveau emportées par la mer. En plus de Thiawlène, nous demandons à ce que la digue de protection soit prolongée, pour protéger tous les quartiers menacés par l’érosion côtière», a plaidé Feugueu Ndiaye.

Bargny : Pirogues et matériel de pêche emportés

A Bargny, les pertes ont été plus lourdes. Les pêcheurs de Bargny Guedji ont perdu 46 pirogues et des équipements de pêche. «Nous avons été informés de la destruction des embarcations vers minuit, dans la nuit du vendredi au samedi, par les haut-parleurs de la mosquée. Après avoir rangé quelques-unes des pirogues, nous ignorions que la mer n’avait pas fini, puisque d’autres embarcations ont été par la suite détruites par les vagues», a indiqué Thiane Wade, coordonnateur du conseil local des pêches à Rufisque, Bargny et Sindou. En plus des pirogues, des moteurs et des filets ont été emportés. Le préjudice est évalué à plus deux cent millions de francs Cfa, selon  toujours Thiane Wade.

Un tour à Bargny a permis de constater que les bulldozers et les motopompes de la Sococim-industries ont été mobilisés pour faire évacuer l’eau des concessions. Une initiative saluée par les populations. Toutefois, les victimes ont interpellé le gouvernement. «Il est possible que les vagues reviennent pour causer de nouveaux dégâts. Le quartier Guedj, qui est une presqu’île, est très vulnérable'', ont-elles averti. Elles demandent l’érection d’une digue de protection.

PAPE MOUSSA GUEYE

 
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