Publié le 25 Jun 2015 - 00:05

Le pharmacien est tout aussi responsable que le médecin

 

 

Interpelé sur la question, le professeur M Djibril Fall, du département de Pharmacie de l’Université Cheich Anta Diop de Dakar, apporte une précision.’’ Même en cas d’erreur du médecin, la responsabilité du pharmacien est engagée. Quand le pharmacien remarque, par exemple, que la posologie n’est pas bonne ou que le médecin s’est trompé, il doit automatiquement l’appeler. Une posologie ne doit pas être excessive. En 5e année de médecine, on dispense une épreuve qui s’appelle commentaires d’ordonnance qui explicite les critères’’.

Pour le professeur spécialisé en  Pharmacie Chimique Chimie Organique : ‘’ Tout le monde peut  commettre des erreurs médicales, même les pays développés ne sont pas épargnés par ce phénomène. Pour un médicament, par exemple, on peut relever une erreur d’étiquetage ou de conditionnement’’ Toujours est il qu’il est d’avis que ‘’le comportement des Sénégalais aussi bien le médecin, le pharmacien que le citoyen lambda est à déplorer, ils doivent prendre beaucoup plus au sérieux ce qu’ils font’’.

‘’Améliorer le système de santé’’

Pour plusieurs intervenants, il faut voir au-delà des accidents et sérier la notion d’erreur médicale à celle de négligence médicale.

Et pour cause, le secteur est gangrené par plusieurs maux qu’il faut éradiquer. En guise d’exemple, l’encadrement des étudiants en médecine qui souffre de certaines tares. ‘’ 80% des cas, des acteurs de la santé sont peu expérimentés mais il y’a actuellement des médecins qui n'ont jamais fait de stage de chirurgie par exemple’’

Or, l’encadrement des étudiants en médecine fondamental. ‘’ Mais à cause d’un surplus d'étudiants, tout le monde ne dispose plus de ce privilège. Du coup, le défaut d’encadrement représente un grand danger pour le malade’’ Un avis partagé par le Dr Mame Thierno Dieng, universitaire et gynécologue, qui est convaincu qu’un problème de formation est à l’origine de ce désastre. ‘’Les étudiants n’ont plus de savoir faire, la qualité de leur formation laisse à désirer.’’

Le surplus d’étudiants dans la faculté de médecine est aussi source de problèmes étant donné qu’ils font face à un défaut d’encadrement. ‘’Parfois on se retrouve avec trop d’étudiants en stage clinique qui font peur aux patients. Il s’y ajoute qu’il n’y pas suffisamment de structures de santé, de médecins qualifiés et de moyens’’ fulmine t on.                           

Seulement pour le Dr Djibril Fall, le chef du département Pharmacie de l’Ucad. ‘’C’est vrai que nous recevons beaucoup d’étudiants ces dernières années, cela se répercute sur les stages et travaux pratiques qu’on a du mal à organiser adéquatement mais il faut reconnaitre que nous recevons dans notre faculté les meilleurs bacheliers. Ils ont un très bon niveau’’.

Outre  ce volet, la prolifération des écoles de formation d'infirmiers, de sages femmes  accentue le scepticisme de quelques-uns. La qualité de l’enseignement est remise en cause, or pour des médecins, on ne peut mettre en doute la qualité des diplômés de ces écoles.  Et pour cause’’, ils passent tous le concours national’’, en termes plus précis, ‘’ils sont titulaires d’un diplôme d’état’’.

Sur ce point, Abdou Dièye, le président de l’Union régionale du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l'action sociale

(Sutsas), qui enseigne à l’école nationale des sages femmes et infirmiers d’Etat tranche net ! ‘’Toutes ces écoles sont normées et valables, elles font toutes des diplômes d’Etat’’ Pour lui, ‘’tous les étudiants ont été bien encadrés, s’il y a failles, la faute doit incomber au chef de service.’’

Sur une autre lancée, M Abdou Dièye estime qu’il ne faut pas minimiser les efforts consentis, à tous les niveaux, par les blouses blanches. Ils endossent, à ses yeux, des ‘’ lourdeurs dans le travail’’ en raison d’un effectif déficitaire. Dès lors, pour M Dièye, ‘’Il est plus judicieux d’aborder la question de l’évolution des urgences au Sénégal que d’évoquer des négligences médicales. ‘’Au niveau du Sutsas, on a toujours réclamé un système de santé, cohérent, performant, motivant et mobilisateur. C’est contenu dans la dernière plate forme revendicative. Car pour régler les problèmes qui minent le secteur de la santé, il faut relever le plateau technique, recruter des ressources humaines de qualité, des infrastructures adaptées  et un équipement de haute technologie. ‘’

 

 

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