Publié le 16 Jan 2025 - 01:34
TIVAOUANE - IMMATRICULATION DES DEUX-ROUES

Les motocyclistes fustigent le délai trop court

 

Depuis l’annonce de la nouvelle mesure d’immatriculation des deux-roues par le gouvernement, les conducteurs de motos-Jakarta à Tivaouane expriment leur mécontentement face au délai trop court accordé pour régulariser leurs véhicules. Alors que le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens a imposé un ultimatum pour l’immatriculation de ces véhicules, les conducteurs de la ville sainte estiment que le temps imparti pour remplir cette obligation est insuffisant, créant des tensions et des frustrations.

 

Pour régulariser le secteur des transports, le gouvernement a initié une campagne d’immatriculation des deux-roues. Mais la mesure ne semble pas agréer tout le monde. À Tivaouane, Modou Ndiaye, un conducteur de moto-jakarta, estime le délai imparti à cet effet trop court. ‘’Nous avons à peine quelques semaines pour nous enregistrer et pour beaucoup d'entre nous, cela signifie devoir suspendre notre travail pendant plusieurs jours pour accomplir toutes les démarches administratives. Cela impacte directement nos revenus et complique encore plus la situation. L'État devrait nous accorder plus de temps pour nous organiser’’, a-t-il plaidé.

Pourtant, trois mois leur sont accordés par le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens.

Cependant, l’un des principaux obstacles soulevés par les motocyclistes est le manque de ‘’ressources’’ et d'’’infrastructures’’ disponibles pour effectuer l’immatriculation dans les délais impartis. Nombre d’entre eux, en particulier ceux qui exercent dans des zones rurales ou périphériques, n’ont pas un ‘’accès facile’’ aux ‘’centres d’immatriculation’’. Le processus, jugé complexe par certains, nécessite plusieurs documents à rassembler et des étapes qui prennent du temps.  Pathé Sow trouvé sur sa moto en train d'attendre un client ajoute : ‘’Nous devons présenter des papiers, payer des frais et passer par plusieurs étapes administratives. Tout cela prend du temps. Beaucoup d'entre nous n'ont pas les moyens de se rendre à la capitale ou dans les villes voisines pour accomplir ces démarches. Et maintenant, on nous donne à peine quelques semaines pour tout faire. C'est irréaliste.’’

Les frais d’immatriculation sont également un point de friction. De nombreux conducteurs jugent le coût trop élevé, surtout dans un contexte économique difficile où les revenus des motos-taxis sont souvent instables et dépendent des fluctuations du marché, a-t-il souligné.

Face à cette situation, Mansour Ndiaye, le secrétaire général de l'association Samm Liniou Bokk à Tivaouane exhorte les autorités locales et nationales à revoir le délai imparti et à mettre en place des mesures d’accompagnement pour eux les conducteurs. Il a suggéré que des centres d’immatriculation mobiles soient installés dans différentes zones de Tivaouane pour faciliter l’accès à cette procédure ainsi que des programmes d’assistance financière pour aider les motocyclistes à supporter les coûts d’immatriculation de leurs motos. Il a également proposé que des campagnes de sensibilisation soient organisées pour expliquer les étapes de l’immatriculation et fournir des informations sur les documents à fournir afin qu’ils ne soient pas pris au dépourvu.

Selon lui, la communication autour de cette réforme doit être améliorée pour garantir que tous les conducteurs se conforment à la nouvelle réglementation sans difficulté.

‘’Nous demandons un délai raisonnable pour pouvoir nous organiser. Les ‘jakartamen’ n’ont pas à être traités comme des criminels, pour ne pas avoir pu respecter un délai administratif irréaliste. Le gouvernement doit prendre en compte la réalité des travailleurs du secteur informel et leur accorder un soutien logistique et financier’’, a-t-il plaidé.

 Il a également souligné l'importance d’une collaboration étroite entre les autorités locales et les associations de conducteurs pour garantir le succès de l’immatriculation des motos-Jakarta. Il a insisté sur la nécessité de dialoguer avec les conducteurs pour mieux comprendre leurs besoins et leurs difficultés, et ainsi pouvoir adapter les politiques publiques à la réalité du terrain.

Mansour Ndiaye, secrétaire général de l'association Samm Liniou Bokk : ‘’La mairie de Tivaouane doit soutenir les conducteurs de motos-Jakarta.’’

Mansour Ndiaye a exprimé de vives critiques envers la municipalité de Tivaouane, concernant son manque de soutien aux motos-Jakarta. Il a dénoncé l'absence d’accompagnement de la part de la mairie face aux difficultés quotidiennes qu’ils rencontrent, alors qu’ils jouent un rôle essentiel dans le transport urbain et rural. Selon lui, la mairie doit prendre ses responsabilités et apporter un soutien tangible aux motos-Jakarta, souvent laissés pour compte malgré leur contribution significative à l’économie locale.

Le secrétaire général de Samm Liniou Bokk a appelé à un dialogue constructif entre sa corporation et les autorités locales. Il a souligné que le manque de dialogue entre les deux parties était l’une des raisons majeures du manque de soutien ressenti par les conducteurs. Selon lui, il est crucial que la mairie de Tivaouane reconnaisse l'importance de ce secteur dans l’économie locale et prenne des mesures concrètes pour améliorer les conditions de travail des conducteurs.

‘’Nous sommes prêts à collaborer avec la mairie pour trouver des solutions. Ce n’est pas une question de charité, mais de justice sociale. Les conducteurs de motos-Jakarta méritent d’être soutenus et de travailler dans de meilleures conditions. La mairie doit se saisir de cette question et mettre en place des solutions adaptées’’, a déclaré M. Ndiaye.

Par ailleurs, M. Ndiaye regrette le vol de motos-Jakarta dans  leur zone qui est devenu une préoccupation majeure.  Il ne se passe pas une semaine sans qu'on ne signale le vol d’une moto. Beaucoup de ces conducteurs ont des familles à nourrir et la perte d'un engin peut les précipiter dans la précarité.

 

Ndeye Diallo ( Thiès)

 

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