Une nouvelle feuille de route pour le Sénégal, selon le Moncap

Le gouvernement sénégalais a récemment dévoilé le Plan de redressement économique et social (Pres). Présenté comme une "feuille de route ambitieuse, réaliste et souveraine", ce plan vise à remettre le pays sur les rails. À l'occasion d'une conférence de presse ce mercredi, le Moncap a commenté les grandes lignes de ce programme du tandem Diomaye-Sonko.
Un petit historique a été jugé nécessaire par le Mouvement national des cadres patriotes (Moncap) avant d'entrer dans le vif du sujet à propos du Pres.
En effet, selon les cadres du Pastef, cette initiative intervient après “la suspension d'un programme du Fonds monétaire international (FMI) de 1,9 milliard de dollars, un programme qui avait été convenu en juin 2023, mais suspendu trois mois plus tard à la suite d'un audit gouvernemental”.
Dans les explications du Moncap, le Pres, qui se déploie sur la période 2025-2028, s'inscrit dans une démarche plus large qui commence avec un “diagnostic d’une économie marquée par la fragilité et la dépendance”. En réponse à cet état de fait, le président de la République a lancé en octobre 2024 sa Vision Sénégal 2050.
Apportant plus de précisions, Pastef estime que le Pres constitue “la première étape de cette vision, axée sur le redressement du pays et sera suivi par un plan d'impulsion (2026-2034) et un plan d'accélération (2028-2050)”.
Financement et réformes
L'une des caractéristiques les plus notables du Pres est son modèle de financement. “Le plan prévoit de mobiliser 5 667 milliards F CFA sur trois ans, sans augmentation de la dette, sans bradage des ressources nationales et sans taxe supplémentaire”.
En outre, selon le Moncap, “le plan sera financé à 90 % par des ressources endogènes, sans recours à l'endettement. Ces ressources proviendront de plusieurs sources principales : l'optimisation des dépenses publiques (50 milliards F CFA), les ressources domestiques (2 111 milliards), le recyclage d'actifs (1 091 milliards) et le financement endogène hors endettement (1 352 milliards)”.
Parallèlement, le gouvernement prévoit de mettre en œuvre plusieurs réformes, notamment “la révision du Code des investissements et du Code général des impôts ainsi que la rationalisation des agences de l'État”.
De nouveaux projets de loi sont également prévus, concernant l'Ofnac, les lanceurs d'alerte, l'accès à l'information et la déclaration de patrimoine.
Impacts attendus
Les impacts attendus du Pres se déclinent sur plusieurs fronts. Au niveau social, le plan vise à améliorer la situation sociale des ménages et à “faciliter l'accès aux services sociaux de base comme la santé, l'éducation et l'eau”. Il cherche également à promouvoir l'entrepreneuriat des jeunes et des femmes, et à renforcer la protection sociale.
Sur le plan économique, le Pres prévoit un “accompagnement du secteur privé national, avec des mesures telles que le développement des secteurs prioritaires, des garanties et des financements directs aux entreprises locales”. Des réformes du climat des affaires sont également prévues.
Enfin, les cadres patriotes nous révèlent que d'un point de vue budgétaire, le plan devrait permettre de trouver de “nouvelles ressources endogènes et de retrouver les équilibres budgétaires”. L'objectif étant d'atteindre un déficit budgétaire de 3 % d'ici 2027.
MAMADOU DIOP