Publié le 21 May 2014 - 17:48
LITIGE FONCIER

Le commerçant retrouve la liberté et son terrain

 

Bassirou Diankha peut s'estimer heureux. Il va revoir sa famille, après quelques jours en prison. Le litige foncier qui l'opposait à la société de Mohamed Choubassi a été réglé et le juge a tranché en sa faveur. 

 

Les faits remontent au 16 novembre 2009, lorsque l’État du Sénégal a octroyé à la société immobilière «MAHI», le bail d'un terrain sis à Hann. Or, le 28 mai de la même année, une partie du terrain avait été attribuée, par voie de bail également, au commerçant Bassirou Diankha qui avait entamé des travaux sur le terrain. Cette situation créa un litige entre lui et ladite société. Faisant prévaloir le principe d'antériorité, les services compétentes notifièrent au commerçant la résiliation de son bail et l'attribution d'un autre terrain situé à Rufisque. 

Diankha refusa de libérer le terrain. Il poursuivit les travaux, en introduisant au tribunal un recours pour l'annulation du contrat de résiliation. Son comportement déplut au propriétaire de l'agence immobilière Mohamed Choubassi qui décida de porter l'affaire devant les tribunaux. Diankha fut arrêté sur le champ. Auditionné, il servit la même déclaration aux enquêteurs : «Je ne quitterai pas le terrain, tant que le tribunal ne tranchera pas». 

Hier, il a servi la même phrase au juge. Ses avocats ont soutenu que leur client est la victime dans cette affaire. Selon Me Lenine Sow, c'est plutôt la société «Mahi» qui a causé du tort à un «honnête citoyen» comme Bassirou Diankha. L'avocat a dénoncé le chantage dont leur client a été victime : «Le propriétaire de l'agence immobilière lui a dit ceci: soit vous libérez le terrain, on vous laisse partir, soit vous refusez et on vous envoie en prison.

Il a accepté d'aller en prison, car il sait qu'il est dans ses droits. Donc, que justice lui soit rendue», a-t-il lancé au juge. Son collègue Me Dieng a expliqué qu'un terrain ne peut pas avoir deux propriétaires et que leur client ne voulait nullement accepter le terrain sis à Rufisque qu'on lui proposait à la place de celui qu'il voulait occuper coûte que coûte. Poursuivant sa plaidoirie, il a indiqué que c'est son client qui devait plutôt être à la place de la partie civile.

«Monsieur le juge, vous avez devant vous un honnête citoyen qui gagne sa vie à la sueur de son front et qui espère que justice lui soit rendue, car ses détracteurs l'ont maintes fois menacé de l'envoyer en prison», a-t-il conclu. La partie civile, par la voix de son avocat, a réclamé le dédommagement du préjudice causé. Cette demande n'a pas été prise en compte par le juge qui a finalement relaxé Bassirou Diankha au grand bonheur de sa famille.

Ndèye Awa BEYE

 

 

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