La vulgarisation confiée au ministre de la Famille
Promouvoir la nouvelle loi sur la nationalité, c’est le défi que s’est lancé hier, le ministre de la Justice. Aminata Touré a décidé de confier le travail de vulgarisation de ladite loi à sa collègue en charge du département de la Famille.
C’ est le top départ pour la campagne de sensibilisation et de vulgarisation de la nouvelle loi permettant aux Sénégalaises mariées à des étrangers de conférer la nationalité à leurs époux et enfants. A cet effet, un atelier de partage a été organisé vendredi à Dakar. ‘’Cette vaste campagne vise à permettre à un maximum de populations de s’approprier son contenu et profiter des innombrables avancées qu’elle recèle’’, a indiqué le ministre de la Justice, Aminata Touré. C’est pourquoi, renseigne-t-elle, le travail de vulgarisation a été confié au ministère de la Famille. Une mission que le ministre de la Famille, Mariama Sarr (photo), compte réussir avec le soutien des femmes au Sénégal et à l’étranger.
Aux yeux de Mme Sarr, cette loi ''répond à un besoin des Sénégalaises éprises de justice’’. ‘’Une injustice a été réparée’’, a-telle ajouté. Sa collègue de la Justice a abondé dans le même sens en soutenant que l’ancienne loi ‘’confinait celles-ci au rang de citoyennes de seconde zone dont le conjoint et les enfants avaient moins de droit que la conjointe et les enfants de l’homme sénégalais’’. Ce que Mme Touré qualifie de ‘’discrimination à l’égard de la femme et de l’enfant’’. Une situation qui, d’après ses explications, n’encourageait guère les demandes de naturalisation. Elle en veut pour preuve le faible taux enregistré ces deux dernières années.
A en croire le ministre de la Justice, en 2011, cinq décrets de naturalisation ont été pris pour le bénéfice de 55 personnes. D’après Aminata Touré, seuls les 14 bénéficiaires étaient des étrangers ayant épousé des Sénégalaises, soit une moyenne de 25,45%. Pour 2012, le nombre de décrets se chiffre à quatre et ont concerné 62 personnes avec un taux de 20,97%.
Selon toujours les chiffres avancés, en 2013 sur les 36 personnes naturalisées, les maris étrangers de Sénégalaises ne représentent que 8 cas, soit 22,22%. Concernant les enfants, seuls 14 demandes d’option ont été enregistrées contre 18 pour 2012. Pour cette année courant, renseigne-t-elle, seules trois demandes ont été reçues, pour le moment. Toutefois, à en croire le ministre, la nouvelle loi permettra de renverser la tendance. Une conviction que Mme Touré fonde sur les nombreuses demandes formulées auprès du ministère des Affaires étrangères, surtout par des Sénégalais établis en Mauritanie.