Publié le 9 Sep 2024 - 20:41
LUTTE CONTRE LA POLLUTION

Kolda aura son unité de valorisation des déchets plastiques

 

En visite de terrain à Kolda, le directeur général de la Sonaged SA a annoncé la création d’une unité de transformation de déchets plastiques. Ce projet s'inscrit dans le cadre de la lutte contre la pollution causée par les déchets plastiques, mais aussi de leur valorisation pour la fabrication de pavés au Fouladou.

 

Le Sénégal a initié un projet dénommé Sunu Plastic Odyssey, qui va lutter efficacement contre la pollution des déchets plastiques dans les océans, mais aussi et surtout qui va valoriser et réduire la pollution occasionnée par le rejet des déchets plastiques dans la nature, en les considérant moins comme une nuisance et plus comme une ressource génératrice d’emplois et de revenus.

Ce projet a plusieurs objectifs. Il s’agit, entre autres, de la fabrication de pavés à base de sachets en plastique récupérés, mélangés à du sable, de la lutte contre la dégradation de l’environnement, de la contribution à l’économie des ressources rares, de la création d’emplois et de la réduction des impacts sur l’environnement. Ce n’est pas tout.

Il y a également la contribution à l’assainissement des villes en les débarrassant, ne serait-ce que d’une partie des déchets plastiques qui les envahissent. Pour y parvenir, l’État du Sénégal collabore avec l’ambassade de France et des partenaires privés. Cette initiative fait suite au stationnement du bateau ‘’Plastic Odyssey’’ sur nos côtes au mois de mars 2023.

Valoriser les déchets plastiques pour fabriquer des pavés

Selon Ibrahima Diagne, chargé de développement du projet Sunu Plastic Odyssey, ‘’dix micro-usines conteneurisées seront mises en place avec des entrepreneurs sénégalais pour transformer les déchets plastiques en produits finis utiles tels que des pavés, des tuiles et des planches pour faire du mobilier urbain ou pour tout autre usage. Ces installations permettront de créer des emplois locaux et de valoriser les déchets plastiques collectés. Ces 10 unités emploieront en tout 150 personnes et recycleront 4 000 t de plastique chaque année’’, a-t-il informé.

D’après lui, il est également prévu un volet formation professionnelle et insertion. ‘’Il est prévu de co-construire, en partenariat avec le 3FPT, des formations certifiantes aux métiers du recyclage ainsi que d’installer un FabLab à l’École polytechnique de Thiès’’.

L’enjeu, indiquent les initiateurs,’’ c’est de préparer de jeunes Sénégalais à occuper les emplois de cette filière en pleine expansion, que ce soit à des postes d’ouvriers, de cadres ou d’ingénieurs’’. En plus du volet sensibilisation et éducation, ce projet prévoit aussi ‘’de capitaliser sur l’inauguration des micro-usines en région et sur la venue du bateau ‘Plastic Odyssey’ en 2025 pour communiquer sur le péril plastique et sur les solutions. Enfin, 500 poubelles pédagogiques de tri seront déployées. Cinq mille enfants et citoyens seront touchés par ces actions’’, a-t-on annoncé.

Déchets plastiques, véritable fléau pour la planète

Cette volonté de lutter contre la pollution des déchets plastiques, qui est un véritable fléau pour la planète, l’économie et la santé des populations, notamment en Afrique de l’Ouest, s’est matérialisée mardi par la cérémonie de lancement au Port autonome de Dakar où se trouve cette unité.

‘’Les objectifs très ambitieux de ce projet, c’est de lutter contre la pollution plastique, de faire émerger une filière industrielle de recyclage au Sénégal, de faire travailler des jeunes et des femmes, de créer des emplois verts et, enfin, de sensibiliser les populations, notamment les enfants, à l’impact de la pollution plastique et aux solutions pour y répondre’’, a informé Christine Fages, l’ambassadrice de France au Sénégal.

Un concept apprécié par le ministre de l’Assainissement et des Collectivités locales qui a présidé la cérémonie de lancement de cette usine. ‘’J’ai beaucoup apprécié le concept de ce projet, qui est non seulement de traitement de déchets qui posent problème à l’échelle planétaire, mais aussi qui vient avec une option d’industrialisation. Qui dit industrialisation par rapport à la nouvelle vision des autorités du Sénégal comprend que nous sommes sur un axe qui nous préoccupe. Industrialiser pour créer des emplois, pour développer notre économie. Une question aussi importante, une question environnementale concernant la gestion des plastiques. Vous comprenez par là tout l’intérêt que nous avons d’être présents. Au-delà de l’amitié et de la coopération, c’est bien un projet que nous trouvons réel et pertinent’’, a déclaré le ministre.

Une solution pérenne pour la gestion des déchets plastiques

À l’en croire, ce projet s’inscrit dans les orientations du pouvoir. ‘’Vous avez certes constaté les quelques sorties que nous avons eues concernant la gestion des déchets. Ce sont des communications que nous avons mises en phase avec une volonté ferme de trouver une solution pérenne pour la gestion des déchets plastiques, mais surtout par une approche d’une unité industrielle de transformation des déchets plastiques’’, a-t-il ajouté.

Pour le ministre de l’Assainissement, on ne doit pas se limiter à défendre le secteur des déchets. ‘’Il nous faut, à travers ces procédés, à travers ces orientations, faire de la valorisation des déchets une réalité et que cela puisse contribuer au développement de ce pays’’, a-t-il suggéré.

Et face à une pollution plastique alarmante et un taux de chômage élevé chez les jeunes, le projet Sunu Plastic Odyssey apporte une solution pragmatique et innovante de soutien à la filière du recyclage.

Ainsi, ‘’ce projet déploie des micro-usines low-tech, conteneurisées et opérées par des entrepreneurs locaux pour transformer les déchets plastiques en ressources précieuses, tout en créant des emplois et en stimulant l’économie locale’’.

NFALY MANSALY

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