Un pas de plus vers l'interdiction de fumer en public
Une nouvelle qui ne va peut-être pas plaire aux fumeurs. Bientôt, il ne sera plus question de fumer dans des places publics, si le projet de loi déposé sur la table des députés est adopté.
Selon Selly Ly, conseiller technique au ministère de la Santé, cette loi va permettre constitue déjà un acquis. Il ne sera également plus question de faire des passages publicitaires dans les médias. ''Notre réglementation de 1981 avait interdit la publicité, puis elle a été adoucie. Mais jusque-là, tout ce que nous avions, c’était la réglementation de la publicité. Aujourd’hui nous avons beaucoup plus de choses'', a-t-il ajouté au cours d'un atelier d'évaluation de la mise en œuvre du projet de renforcement du cadre juridique et réglementaire de la lutte contre le tabac au Sénégal.
Le Directeur Exécutif du Consortium pour la Recherche Économique Et Sociale (CRES) estime lui que ''l’ampleur de l'usage du tabac interpelle, à la fois les autorités politiques et administratives, les populations, la société civile et les partenaires au développement''. ''Ce phénomène multidimensionnel, poursuit-il, constitue un frein aux efforts de développement''. Pour étayer ses propos, il convoque ''les données disponibles, bien que très incomplètes'' qui attestent de l'ampleur grandissante du tabagisme. Ainsi, d’après l'Atlas du tabac ''32% des adultes fument au Sénégal, 27,6 des professionnels de la santé sont des fumeurs. Parmi les jeunes garçons, la prévalence est de 7,9% et chez les filles de 1,5%. La même source estime que 5% à 10% des décès chez les hommes sont dus à des maladies liées au tabac. Ce pourcentage est de moins de 5% chez les femmes.
Le directeur du CRES regrette l'usage continu et banalisé du tabac. ‘’Les grand panneaux publicitaires, regrette-t-il, se déploient et jalonnent les routes, vendant rêve et illusions lumineuses aux adolescents sur tout le territoire national''. Il se réjouit de l'engagement des autorités de la communauté rurale de Touba Mosquée dans la lutte contre le tabac et le soutien constant qu'elles ont toujours apporté au CRES. ‘‘Nous avons plein espoir que l'adoption de la loi permettra de conférer une base légale aux initiatives de type communautaire, comme celle en cours à Touba et pourrait enclencher de nouvelles dynamiques dans le pays, pour mettre en place des espaces sans tabac et sauvegarder leur statut''.