Publié le 19 Dec 2017 - 17:34
LUTTE CONTRE LES CRIMES FINANCIERS ET ECONOMIQUES

Le Giaba veut s’appuyer sur la presse

 

Le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent (Giaba) organise, depuis hier à Saly, un atelier régional de formation sur le journalisme d’investigation lié aux crimes financiers et économiques, à l’intention d’une quarantaine de journalistes de quinze pays de la Cedeao.

 

Les pays de la sous-région sont aujourd’hui l’objet de plusieurs menaces liées à la criminalité transnationale organisée. Cette situation aux conséquences dramatiques pour les Etats, impose un engagement et des efforts de toutes les parties prenantes dans la prévention et la lutte contre les fléaux que constituent le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Ainsi, le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent (Giaba) veut s’appuyer sur les media. ‘’La presse joue un rôle crucial dans la promotion de la bonne gouvernance. Elle suscite, chez les gouvernants, une attention plus soutenue sur la gestion optimale des ressources publiques, facilite la protection des droits des citoyens et garantit la production d’informations sur les pratiques de blanchiment des capitaux et les autres infractions liées. L’importance des media dans la diffusion des messages ne saurait, par conséquent, être négligée’’, soutient le représentant du directeur du Giaba, Adama Coulibaly.

Pour les autorités du Giaba, la collaboration étroite et productive de leur structure avec les media est une nécessité, compte tenu du rôle essentiel qu’ils jouent dans le traitement des informations générales et factuelles sur le crime et la vulgarisation des recherches et études développées dans les domaines de la lutte contre la criminalité transnationale organisée. D’ailleurs, pour eux, la lutte contre la criminalité économique et financière ne doit plus être confinée à l’action des autorités en charge de la répression.

Partant de cette  conception, le Giaba a initié, depuis hier, un atelier régional de formation sur le journalisme d’investigation lié aux crimes financiers et économiques, à l’intention d’une quarantaine de journalistes de 15 pays de la Cedeao. ‘’Le système classique visant uniquement à mener des investigations et à traduire les délinquants devant les tribunaux a montré ses limites. Ainsi, dans une démarche d’amélioration et de renforcement de l’impact des politiques de lutte, la prise en compte du rôle de la société civile et de la presse est désormais reconnue et intégrée’’, a déclaré Mme Ramatoulaye Gadio Agne, Présidente de la Cellule de renseignement financier et correspondant national du Giaba.

Bien que le journaliste n’intervienne pas directement dans le traitement opérationnel des affaires relatives aux crimes économiques et financières, il participe, selon Mme Agne, ‘’à la sensibilisation des populations sur les conséquences néfastes du blanchiment de capitaux, du terrorisme et son financement. Il apporte également son concours dans le contrôle citoyen de l’action des institutions en charge de la mise en œuvre des politiques publiques en la matière’’. A l’en croire, tout journaliste doit relever ces défis qui consistent à maitriser les méthodes de recherche avancées afin de s’assurer de la qualité de l’information recueillie dans ce domaine si particulier. Les impératifs de neutralité et d’impartialité ainsi que la nécessité d’un équilibre permanent entre la liberté de la presse, le devoir d’informer et les limites à fixer dans la médiatisation des affaires judiciaires sont à prendre en compte. Ce qui lui fait dire que cette formation constitue ‘’une voie obligée’’.

KHADY NDOYE (MBOUR)

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