Les chiffres et les lettres du programme SENSEC-UE
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Après 42 mois d’exécution, le programme SENSEC-UE au Sénégal est arrivé à terme. D’un coût de 10 millions d’euros (6,5 milliards F CFA), il a permis, à travers ses 3 volets, entre autres, de voir 900 personnes formées, la fourniture de 157 moyens roulants, de 4 vedettes et de 27 drones.
Pendant trois ans et demi, le Programme de coopération pour la sécurité intérieure entre la République du Sénégal et l’Union Européenne (SENSEC-UE) a permis la mise en œuvre de multiples actions dont la finalité principale est d’appuyer l’Etat du Sénégal, dans sa politique sécuritaire intérieure centrée, globalement, autour de la protection des personnes et des biens, dans toutes ses dimensions et implications. Hier, lors de l’ouverture des travaux du dernier comité de pilotage, le ministre de l’Intérieur a soutenu que, dans un contexte mondial, régional et sous-régional marqué par la prégnance de menaces aux contours diffus, la garantie et la prise en charge correctes de la sécurité sont devenues un défi majeur auquel tous les Etats, y compris le Sénégal, doivent faire face quotidiennement.
Selon Antoine Félix Diome, il n’est nul besoin de rappeler le contexte sécuritaire sous-régional caractérisé par la montée en puissance et la sanctuarisation des menaces dites nouvelles et transnationales qui ont pour nom : terrorisme, blanchiment de capitaux, trafic de drogue, trafic de migrants, traite des personnes, contrefaçon de médicaments, trafic et circulation d’armes légères et de petit calibre, montée des extrémistes, radicalisation, entre autres. Autant de fléaux qui, selon lui, sévissent dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest et face auxquels le pays n’est pas totalement à l’abri.
C’est conscient de tous ces enjeux, poursuit le ministre, que le Sénégal, sous l’impulsion du Président de la République, a consenti des efforts considérables pour une prise en charge correcte de la sécurité intérieure, notamment, par un meilleur maillage du territoire national, le renforcement des moyens d’action des forces de défense et de sécurité et le renforcement de la coopération avec les Etats et les partenaires techniques et financiers. Il est, en effet, évident qu’aucun Etat, à lui seul, ne peut faire face à des menaces qualifiées de transnationales qui, par essence, transcendent les frontières étatiques.
C’est pourquoi, les actions de coopération de l’Union Européenne dans le domaine sécuritaire à l’endroit du Sénégal s’inscrivent dans une logique principalement, de renforcement et d’accroissement des capacités opérationnelles et techniques des forces de défense et de sécurité et de tous les autres secteurs ayant des activités connexes. ‘’Le programme SENSEC-UE, à l’instar d’autres programmes européens en cours dans notre pays, s’inscrit dans cette dynamique. Il suffit de revisiter ses différentes composantes pour s’en rendre compte aisément. En effet, SENSEC-UE s’articule, dans son intervention, autour de trois composantes aussi stratégiques les unes que les autres et qui touchent des aspects liés à la lutte contre les menaces évoquées ci-dessus’’, souligne-t-il.
En outre, poursuit le ministre, la SENSEC-UE a 3 composantes. La première est relative à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, la 2ème composante concerne le contrôle et la surveillance des frontières, tandis que la dernière traite de la gouvernance de la sécurité intérieure. ‘’C’est dire qu’à travers SENSEC, tous les volets de la sécurité intérieure ont été directement ou indirectement couverts, à travers de multiples actions. Concernant le bilan, les objectifs du Programme SENSEC-UE sont, globalement, atteints, même si certains reports d’activités, certains réajustements et réaffectations de fonds ont été nécessaires pour répondre de façon réaliste, ponctuelle et optimale à certaines contingences comme la survenue de l’épidémie de COVID-19 contre laquelle le projet SENSEC-UE a, activement, participé à la lutte, par la fourniture de matériels de protection individuelle aux forces de défense et de sécurité’’, renseigne le ministre Antoine F. Diome.
900 personnes formées, fourniture de 157 moyens roulants, 4 vedettes et 27 drones
A la suite du ministre de l’Intérieur, l’Ambassadrice Cheffe de la délégation de l’Union européenne auprès de la république du Sénégal a soutenu que ce programme est financé par l’UE, à hauteur de 10 millions d’euros. Sa mise en œuvre, selon Irène Mingasson, était assurée par Civipol (France) et la FIIAPP (Espagne), pour la partie ‘’assistance technique’’, et par l’Organisation internationale des migrations, pour les acquisitions de moyens et l’immobilière.
Ce projet a permis la formation de plus de 900 personnes (policiers, gendarmes et douaniers), la création du nouveau Centre de formation national de la police judiciaire au bénéfice de la gendarmerie nationale, la mise en place d’un dispositif de surveillance et de contrôle des frontières terrestres et maritimes, à travers la construction de quatre postes frontaliers conjoints police/douanes, trois antennes de la Division nationale pour le trafic des migrants, deux hangars aériens et deux détachements fluviaux.
A cela s’ajoute la fourniture de l’équipement nécessaire pour le bon fonctionnement des unités opérationnelles en charge des missions de surveillance des frontières et lutte contre le crime organisé, notamment, 157 moyens roulants, quatre vedettes, 27 drones de capacités différentes, ainsi que du matériel informatique et bureautique et la construction d’un Commissariat pilote à Mbao conçu de manière à constituer un modèle en matière d’accueil et d’accès à la justice pour les populations vulnérables.
CHEIKH THIAM