Le combat Balla Gaye 2-Bombardier, remporté samedi dernier par le lutteur de Mbour, vient rallonger la liste des grandes affiches qui se sont soldées par des victoires sur décision arbitrale. Une situation que n’a pas manqué de déplorer l’ancien lutteur Boy Kaïré, qui préconise une réforme du règlement, en tenant compte de la corpulence des athlètes.

Ces derniers temps, les amateurs de la lutte avec frappe se voient très souvent servir des victoires sur décision arbitrale. Après les combats Lac de Guiers 2-Boy Niang 2, Eumeu Sène-Lac de Guiers 2 en avril 2021, et tout récemment, le 19 décembre 2021, entre Tapha Tine et Boy Niang 2, c’est au tour du choc Balla Gaye 2 (BG2) - Bombardier (B52) de se solder par une victoire suite à la règle des avertissements.

Cela commence à prendre de l’ampleur, notamment pour les grandes affiches. C’est à croire que les ténors de la lutte ont trouvé la vilaine parade de laisser désormais le soin à l’arbitre de décider de l’issue du combat. 

Cette situation ne laisse pas indifférents les nombreux fans qui font le déplacement à l’Arène nationale pour se délecter du spectacle et pousser leur champion à la victoire. Mais, au final, c’est la déception qui prend le pas sur l’euphorie d’avant-combat chez les spectateurs restés sur leur faim.

‘’Il faut augmenter le nombre d’avertissements’’

Ces combats qui se terminent sur décision arbitrale ne sont pas bien vus par les observateurs. Interrogé sur le sujet, Boy Kaïré estime que le Comité national de gestion de la lutte (CNG) doit y remédier. ‘’Il faut que le CNG se ressaisisse et tire des leçons de cette situation. Il doit trouver d’autres méthodes’’. L’ancien lutteur pense que les avertissements que les arbitres donnent avant le commencement des combats peuvent être évités. Puisque les lutteurs s’adonnent toujours à de très longues préparations mystiques avant le coup d’envoi, il faut se garder de les avertir pour ça. Pour lui, ce n’est pas une bonne idée.

Pour réduire ce phénomène, Boy Kaïré préconise une augmentation du nombre d’avertissements requis pour donner la victoire. Ce règlement est, de l’avis du technicien, très limitatif. Au lieu de donner la victoire ou de mettre fin au combat, après cinq avertissements, il faut passer à sept. ‘’Les cinq avertissements sont peu. Il faut, au minimum, les augmenter à sept’’, dit-il.

Sur cette lancée, il envisage de saisir le président du Comité national de gestion de la lutte pour en parler. ‘’Je pense même pouvoir rencontrer Bira Sène. C’est quelqu’un qui m’écoute. Quand je l’appelle, il décroche. Je vais essayer de l’entretenir de la situation, afin de trouver une autre formule’’. D’après lui, ce changement est nécessaire pour diverses raisons. Par exemple, on doit comprendre que les lutteurs lourds ne peuvent pas faire certains déplacements. On peut se tromper en jugeant qu’ils font dans la passivité. En général, avec le temps, ils ne sont plus capables de se livrer à certaines actions. Ils ont une corpulence qui les en empêche. C’est pourquoi il est important que les arbitres le comprennent ainsi’’.

Pour illustrer ses propos, il a pris l’exemple de Balla Gaye 2 qui, il y a dix ans, avait les capacités physiques pour faire de son corps ce qu’il veut. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, dit-il. C’est pareil pour les autres lutteurs. Raison pour laquelle le technicien soutient qu’il faut prendre en compte la masse musculaire des lutteurs, notamment les poids lourds.  

EL HADJI FODÉ SARR (STAGIAIRE)