Publié le 23 Mar 2021 - 23:11
MEETING POLITIQUE A MATAM

Les autorités sanitaires en colère 

 

Les acteurs de la santé n’ont pas du tout apprécié le rassemblement organisé ce dimanche à Matam par le député-maire Farba Ngom. Une mobilisation qu’ils jugent inopportune.

 

Maitre Malick Sall, Farba Ngom. Ces deux noms sont sur toutes les lèvres.  Le garde des Sceaux et le député-maire d’Agnam ont organisé, ce dimanche 21 mars 2021, un méga meeting dans la localité, en pleine pandémie, sans le moindre respect des mesures barrières. La situation épidémiologique enregistrait pourtant trois décès pour cette seule journée et 150 cas de contamination à la Covid-19. Une situation qui inquiète les autorités sanitaires, surtout avec la détection du variant sud-africain dans le pays.

Cette rencontre, selon certaines autorités sanitaires, constitue une violation des règles établies par le Conseil national de gestion des épidémies (CNGE). Car, de l’avis d’un épidémiologiste, même si le président de la République a mis fin à l’état d’urgence sanitaire, les règles établies sont toujours de rigueur. ‘’Je trouve cette mobilisation inopportune. Elle n’a aucun sens, à part augmenter le nombre de cas. C’est vraiment dommage que les initiateurs soient des autorités. Il faut d’ores et déjà situer les responsabilités’’, a déploré notre interlocuteur.

Le docteur Arame Seck, quant à elle, n’y est pas allée du revers de la cuillère.  A son avis, ce sont des actes d’irresponsabilité qui sont posés. ‘’Si l’on pense que les médecins sont là pour gérer cela, c’est vraiment se tromper. Mon seul souci, c’est la vaccination de mon personnel de santé. Que des adultes organisent des manifestations et que d’autres adultes répondent à l’appel, c’est leur problème. On ne peut pas choisir de mourir et embarquer le personnel de santé dans ce suicide. Non, c’est fini tout cela. Que chacun récolte ce qu’il sème !’’, a-t-elle fulminé.

Le professeur Massamba Ndiaye, infectiologue, a préféré ironiser : ‘’Une étude sur les cas graves est en cours. Elle prendra surement en compte ceux qui surviendront de ce rassemblement. Vous vous en rendrez compte lors du partage des résultats.’’ Et de poursuivre : ‘’Maintenant, chacun œuvre à sa façon. Des innocents vont en payer le prix. Parce qu’en ce moment, tout le monde est personne à risque. Il faut comprendre cela. C’est le plus grand danger. Cette maladie ne pardonne pas. Donc, cette faute va se payer très cher…  Chaque jour, on accuse la population. Mais le relâchement est causé par nos autorités elles-mêmes. Malheureusement, il y a des gens qui les suivent dans l’erreur. Il faut savoir assumer ses erreurs. Trop, c’est trop.’’

Lors du bilan récemment présenté sur la maladie par le ministère de la Santé et de l’Action sociale avec le CNGE, le professeur Abdoulaye Bousso avait pourtant souligné : ‘’Nous avons dans cette deuxième vague plus de cas graves, plus de décès. Notre stratégie, c’est de limiter ces cas et de pouvoir mieux les gérer.’’

Manifestement, autorités et populations ne collaborent pas, et le meeting de Matam en est la démonstration.

Quatre cent cinquante-trois membres du personnel de santé ont été frappés par la Covid, avec deux décès. La majorité des patients est de sexe masculin (54 %).  ‘’Nous avons trouvé trois comorbidités principalement constituées d’hypertension artérielle, de diabète et d’autres maladies cardiovasculaires. Toutes les régions du Sénégal sont touchées, de même que les 79 districts. Cinq régions ont franchi la barre des 1 000 cas. Il s’agit de la région de Dakar avec 21 824 cas, qui concentre 62 % de l’ensemble des cas notés, suivie de celle de Thiès avec 4 336 cas. La région de Diourbel avec 1 666 cas, la région de Kaolack avec 1 540 cas et la région Saint-Louis avec 1 250 cas. L’heure n’est donc vraiment pas au relâchement’’.

VIVIANE DIATTA

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