Publié le 2 Apr 2016 - 22:22
MENACES DE MARY TEUW NIANE AUX ENSEIGNANTS DU SUPÉRIEUR

La contre offensive du Saes

 

Entre le gouvernement et le Saes, c’est la loi du talion. Le syndicat de l’Enseignement supérieur  a organisé hier une conférence de presse dans les mêmes conditions que celle de l’autorité de tutelle. Présence de tous les ténors et documents à l’appui, les enseignants ont essayé de démentir le ministre, mais surtout d’expliquer leur différend avec l’Etat, point par point.

 

Une conférence de presse, oui ! Une grande contre offensive, surtout. Contrairement à ce qui se faisait d’habitude, hier tout le top management du Saes était présent. Les coordonnateurs des autres campus ont fait le déplacement sur Dakar. Les rôles sont dès lors partagés. Six orateurs au total, chacun avec un point bien déterminé.

Dans sa conférence de début de semaine, Mary Teuw Niane parlait de 300 milliards investis par le gouvernement. En guise de réponse, Yankhoba Seydi le Coordonnateur de la section de Dakar brandit une maquette du ministère de l’Enseignement supérieur contenant les projets (achevé, en cours, prévus). ‘’Le gouvernement a ce qu’il appelle le Programme de développement de l’enseignement supérieur et de la recherche. C’est ce Programme-là qui est évalué à 302 milliards’’, précise-t-il, regrettant au passage que le ministre se laisse aller à des manipulations de la vérité pour mettre en mal les enseignants et les Saes. ‘’Regarder bien le document qu’il vous a donné. Même les dortoirs des étudiants sont attribués au Saes. C’est un délit de contrefaçon de la réalité’’, ironise David Célestin Faye de l’UGB. Suffisant pour que Seydi Ababacar Ndiaye le Secrétaire général rappelle au ministre que le pire des pêchés en islam est le mensonge.

De façon plus technique, le Syndicat a préféré évoqué les sujets points par point. D’abord, la réforme des titres pour laquelle le ministre exige du Saes des engagements de rattrapage des heures perdues avant toute application. Amsata Ndiaye le SG adjoint affirme que cette loi qui devait être appliquée depuis le 1er janvier 2016, au-delà de ses incidences financières, bénéficie plus au gouvernement qu’aux enseignants. Car, il existe de nouvelles connaissances universitaires et ses détenteurs ne sont pas habilités à encadrer selon l’ancienne loi, parce qu’ils sont des assistants ou maîtres-assistants. Pour que les étudiants soient encadrés dans ces nouvelles filières, il faut nécessairement que la nouvelle loi entre en vigueur. Ainsi, estimant que le ministre se livre à un jeu de chantage, Amsata Ndiaye se veut clair. ‘’Nous ne nous engagerons à signer un quelconque PV de rattrapage’’, tranche-t-il.

Sur la question du logement, Moustapha Sall le chargé des revendications préfère se coller au texte. Il invoque en premier la loi 81-59. Celle-ci dit ceci en son article 20 : ‘’les personnels enseignants des universités sont tenus de résider dans l’agglomération urbaine siège de l’établissement où ils enseignent, s’ils n’en ont été dispensés pour cause approuvée par le ministre chargé de l’Enseignement supérieur, après avis du Recteur’’. L’article 49 prévoit une indemnité de logement au cas où ils ne sont pas logés. Passant outre cette loi, le Président a sorti décret dit 2014-769 qui prévoit les indemnités de logement pour les fonctionnaires.

Mais à son article 14, il stipule ce qui suit :   ‘’les dispositions du présent décret s’appliquent à tous les fonctionnaires et agents de l’Etat, à l’exception des personnels des Forces armées, des Forces de police, de l’Administration pénitentiaire, des Universités et autres organismes publics ou parapublics’’.  Les enseignants du supérieur qui occupent les 6 premières places dans la hiérarchie de la Fonction publique, devant le premier président de la Cour suprême (7ème place) ne comprennent pas dès lors pourquoi ‘’cette exclusion et cette violation de la loi’’. Car, disent-ils, ‘’un décret ne peut pas primer sur une loi’’. Ils ont décidé alors de mener le combat sur deux fronts. Sur le plan syndical, mais aussi sur le plan  légal en attaquant la loi devant la justice.

‘’ Le Saes n’a cure des menaces du ministre’’

A propos de la retraite, les enseignants disent réclamer uniquement le versement de l’argent défalqués sur leur salaire dans la rubrique ‘’pension de retraite’’. En fait, explique Moustapha Sall. Il y avait un système de solidarité par lequel le gouvernement prélevait sur la paie des plus nantis des sommes distribuées aux retraités les plus pauvres. Depuis 2000, le système dit ‘’d’écrêtement’’ a été arrêté selon lui et les enseignants sont les seuls dont les salaires continuent à être coupés sans que le prélèvement ne soit versé nulle part.

À cela s’ajoute l’indemnité spéciale de recherche formation soumise à la retenue pour pension de retraite, comme le précise l’article 61 bis de la loi 81-59. Depuis lors, 20% de cette somme a toujours été prélevé sans jamais atterrir à la pension de retraite, à en croire les syndicalistes du Saes.  Ces deux rubriques, selon M. Sall font un manque à gagner de 250 000 F sur la pension de la retraite du Pr d’université. Ce qui explique que des corps moins gradé se retrouvent à la retraite avec près de 500 000 F. alors que l’enseignant lui n’a que 200 000 F. Autant de griefs et tant d’autres qui font que le Saes déclare n’avoir cure des menaces du ministre. 

BABACAR WILLANE

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