Publié le 21 Jan 2025 - 17:19
SIT-IN À LINGUÈRE

Les syndicats des enseignants du département observent un mouvement de grève de 48 heures

 

Suite à l’agression de l’enseignant Bamba Souané dans son village de Loumbi Dobe, situé à quelques kilomètres de la commune de Barkedji, toutes les sections syndicales des enseignants du département de Linguère sont sorties ce lundi 20 janvier pour remettre un mémorandum au préfet de Linguère, afin de manifester leur indignation face à cet acte purement barbare.

 

Les enseignants du département de Linguère se sont regroupés devant la préfecture pour déposer un mémorandum pour dire non aux violences faites sur les collègues enseignants. Le secrétaire général du Sels, Hamidou Diedhiou, s’est déplacé à Linguère pour apporter son soutien à ses collègues. ‘’Nous sommes venus au nom du Sels et au nom de tous les syndicats d'enseignants pour nous enquérir de la situation de notre collègue, notre ami Bamba Souané, jeune enseignant au village de Loumbi Dobe situé dans la commune de Barkedji. Ce jeune a été agressé sauvagement par des inconnus en plein crépuscule dans son village, alors qu'il rendait visite à un collègue. Cet acte barbare a été déploré par toute la population de Linguère, en particulier l’inspecteur d’éducation et les enseignants. Raison pour laquelle ils sont en débrayage ce lundi et en grève totale ce mardi 21 janvier pour montrer leur amertume et leur indignation ainsi que leur solidarité à l’endroit de ce jeune enseignant’’.

Monsieur Diedhiou a aussi lancé un appel aux autorités administratives, aux populations en leur rappelant que l’enseignant n’est pas un adversaire, mais plutôt un agent de l'État qui est au service de son peuple. ‘’Nous avons discuté avec les autorités compétentes sur cette situation délicate en essayant de trouver une aide pour les soins complémentaires de M. Souané’’, informe-t-il devant la presse.

Mieux encore, a-t-il fait savoir, ‘’nous avons rendu visite au malade dans son lit d’hôpital afin de le rassurer et de lui apporter notre soutien en témoignant que tous les enseignants partagent avec lui cette douleur. Nous attendons des autorités administratives de l'accompagner psychologiquement, mais également dans sa prise en charge, s’il le faut même de l’affecter ailleurs pour qu’il puisse continuer son travail convenablement’’.

Le préfet de Linguère a bien réceptionné le mémorandum qui dénonce la violence en milieu scolaire. Selon lui, ‘’toutes les dispositions seront prises pour transmettre ce mémorandum à qui de droit. À la suite de cette déclaration, nous allons alerter le ministre de l’Éducation, le ministre de l’Intérieur et tous les ministres qui ont été ciblés. Au-delà de cette assurance, je voudrais vous dire la tristesse qui m’habite, car je suis un enseignant d’abord avant d’être un administrateur civil. Je suis en mesure de me mettre à la place des enseignants, d’autant plus que cette situation m’a profondément attristé parce que nous connaissons les conditions extrêmement difficiles que vivent les enseignants dans les écoles. Dans certains villages même, les conditions sont loin d’être réunies pour que les enseignants fassent correctement leur travail. En plus de cela, ils sont souvent victimes de violences verbales et même physiques, mais on ne peut que le condamner. C’est pour  ces raisons qu’on ne peut pas admettre les violences faites aux enseignants dans leur lieu de travail. Ce n’est pas possible’’, a-t-il souligné.

‘’Je vous rassure que toutes les dispositions seront prises, car la gendarmerie est en train de diligenter l’enquête et nous sommes sur des pistes en attendant d’y voir plus clair’’.

Il compte rendre visite à Bamba Souané pour lui manifester toute sa solidarité et son soutien face à cette épreuve. ‘’J’attends les résultats de cette enquête faite par la gendarmerie et nous espérons que d'ici quelques jours, les agresseurs seront traqués, arrêtés et remis à qui de droit’’.

Par Mor Mbathio NDIAYE

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