Les populations bouleversent leur look vestimentaire
Depuis quelques jours, une vague de fraîcheur sévit dans la capitale du Nord. Cette nouvelle donne a poussé les populations de Saint-Louis à changer leur look vestimentaire pour faire face aux températures basses. Ainsi, les habits légers et courts ont disparu de la circulation pour céder la place aux vêtements longs et lourds.
Un vent de fraîcheur souffle depuis quelques jours sur la vieille ville de Ndar. Une situation qui a modifié les comportements d’un bon nombre de Saint-Louisiens. L’habillement des populations en est une parfaite illustration. D’ailleurs, l’arsenal des grands combats contre le froid a refait son apparition dans les rues de Saint-Louis. Si les hommes s’habillent davantage en chemises à manches longues, en costumes, en jackets ou en pulls pour affronter le froid, les femmes ont mis de côté les habits décolletés et sexy pour porter des robes longues, des pantalons jeans et des vêtements plus lourds et amples. Avec les températures basses affichées par le thermomètre, les costumes et autres vêtements lourds, rangés dans les placards depuis belle lurette, ont repris leur place dans le port vestimentaire des populations.
Un changement d'habillement qui est également constaté chez les travailleurs de nuit. ‘’Depuis 72 heures, il fait très froid. Nous qui travaillons la nuit dehors, nous savons de quoi nous parlons. Pour faire face à la fraîcheur du soir, il faut s’habiller lourdement pour tenir le coup’’, renseigne le vigile d’un parking. Des propos confirmés par un agent de sécurité en faction devant une banque de la place. ‘’On est obligé de porter plusieurs habits et une jacket, car le froid fait rage et nous sommes exposés. Notre travail nous impose de rester dehors toute la nuit, malgré le froid de canard qui sévit sur la ville’’, déclare Ib. Ndir.
Saint-Louis, de par sa position géographique, est parmi les villes les plus froides du pays. Une fraîcheur dont les effets sont également grandement ressentis par les dockers du débarcadère de Diamalaye de Guet-Ndar. Leur accoutrement vestimentaire en cette période de froid en dit long. Pour se protéger du vent frais de la mer, ces derniers enfilent le plus souvent plusieurs pull-overs, de vieilles jackets et des bottes en caoutchouc.
Le froid baisse les activités économiques nocturnes
Mais ce ne sont pas seulement les travailleurs de nuit qui subissent les affres du climat de Saint-Louis. Les élèves et les lève-tôt sont également exposés à la rigueur du froid qui sévit dans la zone Nord en ce moment. ‘’Avec le vent glacial qui souffle actuellement, c’est très difficile de se lever et d’aller à l’école. Il fait froid et malheureusement, je n’ai que des habits courts et légers. Depuis quelques jours, je porte un foulard pour atténuer un peu la fraîcheur’’, renseigne Mame A. Ciss, élève en classe de première au lycée De Gaulle de Sor.
Le froid glacial n’a pas seulement changé les habitudes vestimentaires des Saint-Louisiens, il a également ralenti certaines activités économiques, surtout le soir. Dès la tombée de la nuit, les rues sont quasiment désertes. Une situation qui a fait baisser le chiffre d’affaires des vendeurs de fruits installés sur les trottoirs des grandes avenues de la vieille cité, dont la grande clientèle était composée des promeneurs du soir. Les chauffeurs de taxi sont aussi touchés et ne réalisent plus de bonnes affaires, faute de clients noctambules.
Mais comme l’enseigne l’adage, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Raison pour laquelle, si certains ont perdu de la clientèle à cause du froid, d’autres, par contre, comme les vendeurs d’encens et de friperies, se frottent les mains. Leurs cantines sont prises d’assaut par des clients à la recherche de l’élément essentiel pour faire face au froid. ‘’Pendant les moments de froid, nous constatons une nette augmentation des ventes de vêtements lourds d'occasion. Les clients viennent chercher des habits abordables et de qualité pour se protéger du froid. Pour nous, c'est une période assez animée en termes de vente’’, soutient Moussa Bèye, vendeur de friperies au marché Pikine.
Toutefois, le docteur Ahmed Dieng attire l’attention des femmes en cette période de vague de froid. La blouse blanche les exhorte à faire très attention avec la fumée de l’encens pour augmenter la température dans les chambres. Pour lui, cela peut être nuisible à la santé, surtout pour les asthmatiques, et peut également provoquer des migraines.
IBRAHIMA BOCAR SENE, SAINT-LOUIS