Publié le 21 Mar 2018 - 20:46
MEURTRE DU PETIT SERIGNE FALLOU DIOP A RUFISQUE

Les attentes et confidences poignantes de ses parents

 

Le garçon enlevé et retrouvé mort dans un sac, a été inhumé hier à 17 heures aux cimetières de Thiawlène à Rufisque. Son père et sa mère se sont confiés sur la peine qui les étreint.

 

Hier au domicile familial du petit Serigne Fallou Diop, jumeau de Ndèye Diop âgé de deux ans et demi, la tristesse se lisait toujours sur les visages. Un sentiment que cachaient mal les parents du garçon odieusement assassiné et mis dans un sac, avant d’être jeté dans la zone maraîchère de Lendeng à l’Est de Rufisque. Badou Diop, le père du disparu, racontant les pénibles circonstances de la disparition de son enfant, confie avec beaucoup de courage et d’amertume : « Nous l’avons cherché pendant cinq jours. C’est au petit matin que nous l’avons retrouvé derrière ce bâtiment. Nous l’avons trouvé tué et mis dans un sac. »

Terrassé par la douleur, il ne réclame qu’une chose : justice. Il sollicite l’aide de l’Etat du Sénégal pour « connaître l’identité du meurtrier de son fils ». ‘’Je souhaite vivement, insiste-t-il, que les autorités compétentes retrouvent le meurtrier de mon enfant. C’est tout ce que je souhaite dans la vie. Mais aussi, je prie Serigne Fallou pour qu’il m’éclaire à connaître l’identité de l’auteur de cet acte ignoble.’’ Le papa éploré poursuit : « Un enfant fait le bonheur de ses parents. C’est pénible de rechercher son enfant pendant cinq jours et de le retrouver un jour assassiné et mis dans un sac. »

‘’Je ne serai tranquille que lorsque le ou les auteurs seront identifiés’’

En outre, il a apprécié la visite du ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye qui est allé leur témoigner sa compassion et promettre que la justice fera son travail. Aussi, dit-il : « Nous restons à l’écoute. Et je ne serai tranquille que lorsque le ou les auteurs seront identifiés ». Plongé dans ses souvenirs, le père confie : « Il a été le premier à marcher et à parler. Il était très dynamique et était aimé de tout le voisinage. Il dormait toujours vers dix-neuf heures et se réveillait à sept heures. Il réveillait même les enfants qui partaient à l’école. Je l’ai vu pour la dernière fois le matin, lorsque je lui demandais de prier pour moi. Ensuite, je lui avais remis une pièce de 100 francs. »

Khady Cora Ndiaye, la mère inconsolable, n’a pu sortir que quelques mots, pour révéler qu’elle est une parente proche du ministre Aly Ngouille Ndiaye. Gagnée par la fatalité, elle s’en remet à Dieu. « Tout ce que je Lui demande, c’est de nous guider pour la découverte de l’identité de l’auteur de cet acte odieux… C’est Dieu qui m’avait offert ces jumeaux dans des conditions pénibles », confie-t-elle, les larmes aux yeux. Comme son époux, la dame Khady se souvient du soin qu’elle apportait à son enfant. « Il m’arrivait parfois de me réveiller la nuit en pleurs pour les dorloter. Mais à chaque fois, je m’en remettais à Dieu, parce que c’est Lui qui me les a offerts. Tout ce que je gagnais, c’était pour l’entretien de mes enfants et je ne prêtais même plus attention à mon habillement », raconte-t-elle.

Si elle tient tant à ce que les auteurs de cette atrocité soient arrêtés, c’est pour que ‘’personne d’autre n’ait plus l’audace de commettre un acte de ce genre. C’est pénible de voir son garçon mourir de cette façon. J’aurais aimé être à sa place, parce que ça me fait de la peine de le voir disparaître de la sorte’’, confie-t-elle.

Une mort « non objectivée » selon la conclusion légiste  

C’est à l’hôpital général de Grand-Yoff, au service d’anatomie et de cytologie pathologique, que l’autopsie du petit garçon a été faite. Le document parle « d’enfant de sexe masculin dont la taille 93 cm, portant un bracelet en argent au poignet. Vu dévêtu et en Etat de décomposition partielle, avec ruptures complètes des phlyctènes cutanées. Absence de signe extrême de violence et absence de fracture ». Selon toujours le document, « les viscères sont marquées par la décomposition. Ce qui rend non fiable la description des lésions. Au total, la cause directe du décès n’est pas objectivée ».  Il faut rappeler que le petit Serigne Fallou est né le 26 septembre 2015 à Rufisque.

Après le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye qui a rendu visite nuitamment à la famille, le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime s’est rendu au chevet des parents du petit Serigne Fallou.  « Le chef de l’Etat a donné des instructions sur tout ce qui doit être fait afin que celui ou ceux qui ont commis cet acte ignoble soient punis. Nous sommes aux côtés de la famille pour lui apporter toutes les assurances, pour que l’affaire soit élucidée. Le gouvernement prendra toutes ses responsabilités afin que ce phénomène contraire à nos valeurs soit banni », a déclaré le ministre. En outre, il a demandé aux citoyens de signaler toute présence suspecte dans un quartier. « Quand quelqu’un vient s’installer dans un quartier, dans un village, il doit se présenter auprès du chef de village ou du délégué de quartier afin de bien l’identifier. Il faut une introspection générale et être beaucoup plus vigilant. C’est pourquoi je demande aux différents quartiers de s’organiser pour accompagner le gouvernement dans cette lutte contre l’insécurité. L’Etat fera tout son possible pour éradiquer ce phénomène. »  

Profitant de la présence du ministre, les femmes de la localité (Rufisque Est) ont étalé leurs inquiétudes.  « Monsieur le ministre, nous vivons dans une insécurité totale à Darou Nahim. Notre localité ne dispose ni d’éclairage publique encore moins d’eau. C’est la cimenterie qui nous approvisionne en eau. Il faut qu’on nous aide », ont-elles déclaré.

PAPE MOUSSA GUEYE

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