Migration circulaire
Dans le cadre de la migration circulaire, le secrétariat d’État aux Sénégalais de l’extérieur a lancé un appel pour le recrutement de 250 saisonniers. Les recrues doivent aller travailler en Espagne pendant trois mois. Ce qui a suscité un très grand intérêt auprès des jeunes. Dans un communiqué reçu à ‘’EnQuête’’, l’ONG Adha pense que cet engouement noté traduit ‘’une inadéquation des politiques publiques’’.
En effet, souligne-t-elle dans un communiqué de presse, ‘’malgré les efforts déployés pour inciter la jeunesse à contribuer au développement national, les programmes en place manquent d’attractivité et d’efficacité. Les jeunes sont contraints de chercher à l’étranger les opportunités qu’ils ne trouvent pas sur le territoire national, en violation indirecte de leur droit à une existence digne’’. A cela s’ajoute, d’après Adha, ‘’un désespoir socioéconomique grandissant’’.
L’organisation pointe du doigt ‘’l’incapacité à garantir des emplois décents, à renforcer les compétences professionnelles et à promouvoir l’autonomisation économique’’. Cela ‘’alimente une perte de confiance généralisée envers les institutions étatiques’’. Par ailleurs, ‘’l’exode des jeunes traduit une marginalisation des droits fondamentaux tels que consacrés par le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC), auxquels l’État du Sénégal est partie’’.
...En outre, rappelle Adha, ‘’si le programme de migration circulaire offre une voie légale et encadrée, il reste néanmoins une réponse temporaire et limitée à un problème structurel. Sans accompagnement adéquat et sans garanties pour un retour productif, cette initiative risque de consolider les inégalités et de vider le pays de sa ressource humaine la plus dynamique’’. Elle invite aujourd’hui l’État à ‘’garantir un accès équitable aux droits économiques et sociaux, à promouvoir des opportunités locales attractives, à respecter les engagements internationaux’’, lit-on dans la note.
‘’Adha rappelle que la migration, bien qu’étant un droit fondamental reconnu par les instruments internationaux, ne doit pas être perçue comme une nécessité, mais comme un choix éclairé. Il est temps d’œuvrer à des politiques publiques inclusives, ambitieuses et équitables, permettant aux jeunes de s’épanouir et de contribuer activement à la construction d’un Sénégal prospère et respectueux des droits humains’’, invite-t-elle.