Publié le 12 May 2016 - 08:34
MORT DE L’OPPOSANT SOLO SANDENG

Les propos graves d'un diplomate gambien de l'ONU

 

‘’S’ils descendent dans les rues, j’ouvre le feu sur ces fils de p… et sur  tout le monde…".  Les propos sont de Samsudeen Sarr, le représentant adjoint de la Gambie aux Nations unies à New-York qui s’est exprimé ainsi, lundi dernier, dans un enregistrement audio partagé sur les réseaux sociaux.

Le diplomate gambien qui a confirmé, par écrit, avoir tenu ces mots, réagissait ainsi à la torture à mort de Solo Sandeng, un jeune opposant décédé dans la nuit du 14 au 15 avril dernier. Les propos tenus par Samsudeen Sarr ont très vite suscité une onde de choc au sein de la communauté gambienne. Mais au lieu d’éteindre le feu qu’il a allumé, le second diplomate de la hiérarchie gambienne à l’ONU en a rajouté de l’huile. Samsudeen Sarr a en effet publié une missive  sur les sites web d’information gambiens.

Pour expliquer pourquoi il milite en faveur de l’usage des armes à feu contre les manifestants. "Ma position a été claire et ne changera jamais. Si je suis en charge de toute opération militaire ou de la police dans une situation où des voyous inutiles sont payés et envoyés dans les rues pour rendre le pays ingouvernable, beaucoup de gens pourraient perdre leur vie, car je n’hésiterai pas à ouvrir le feu puisque la force létale ne sera pas exclue de mon plan", déclare le diplomate.

Très froid dans ses confessions écrites, Samusudeen Sarr, n’exprime aucun regret. Par contre, il affirme : "La marche de Solo Sandeng était un prétexte désespéré pour justifier une révolte. Tout ce que j’ai entendu Solo dire dans une vidéo sur internet était une demande agressive de changement de gouvernement et rien d’autre. Voilà pourquoi, lorsque ce clown de Pennsylvanie est venu à mon bureau, au siège des Nations unies à New York, me posant des questions sur les raisons pour lesquelles Sandeng a été tué dans une manifestation pacifique, j’ai instantanément répondu que c’était une insurrection pilotée de l’étranger pour faire tomber le pouvoir de l’APRC (le parti de Yahya Jammeh)". 

 

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