Le MSAS lance sa “Delivery Unit”

Dans un contexte de transformation profonde du système sanitaire sénégalais, le ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) vient de mettre en place sa "Delivery Unit", un dispositif stratégique destiné à accélérer l’exécution des projets à fort impact.
La cérémonie de lancement officiel de la ‘’Delivery Unit’’ s’est tenue hier, sous la présidence du ministre de la Santé et de l’Action sociale, le professeur Ibrahima Sy, et du ministre d’État Ahmadou El Aminou Lo, chargé du pilotage de l’Agenda Sénégal 2050. Une rencontre au cours de laquelle les responsables ont décliné les ambitions de cette unité d’exécution rapide intégrée au cabinet ministériel.
Dans son intervention, le professeur Ibrahima Sy a décrit la ‘’Delivery Unit’’ comme ‘’un outil stratégique de purge intégré au cabinet ministériel, qui traduit un changement de culture administrative basé sur la mise en œuvre rapide et efficace des projets à fort impact’’.
Elle vise notamment à définir les priorités du secteur, à coordonner les actions des directions et à s’assurer que les décisions prises se traduisent en actes concrets et évaluables. Cette unité est également conçue pour mobiliser l’intelligence nationale et internationale dans l’optique de soutenir les objectifs stratégiques définis dans la Vision Sénégal 2050. ‘’C’est aussi une initiative de pilotage stratégique qui vise à promouvoir la science, la culture, l’intelligence, l’excellence et la qualité dans la mise en œuvre des politiques, programmes et projets’’, a ajouté le ministre, insistant sur la capacité de cette unité à produire des solutions rapides face aux urgences, tout en posant les bases de réformes structurelles.
La ‘’Delivery Unit’’ s’affirme également comme un levier de performance visant à améliorer la coordination technique, le suivi et l’évaluation des politiques du secteur, en assurant un meilleur alignement avec les priorités nationales. Elle servira aussi d’outil de plaidoyer pour la mobilisation des financements et jouera un rôle d’incubateur de talents pour former une nouvelle génération de managers publics. Elle mettra en place un processus rigoureux de documentation et de capitalisation des bonnes pratiques afin de tirer les leçons des interventions menées à travers les programmes et projets du ministère.
‘’L’intervention de la ‘Delivery Unit’, à travers la capitalisation, permettra d’aider les autres départements du ministère qui veulent s’inscrire et qui viennent voir ce qu’on appelle les bonnes pratiques et les leçons apprises. À travers ces messages clés, vous voyez l’importance de mettre en place une ‘Delivery Unit’ qui va être un accélérateur de la transformation systémique du secteur de la santé et de l’action sociale’’, a soutenu le Pr. Sy. Il a également rappelé que le processus avait été enclenché dès juin 2024.
Pour appuyer son propos, le ministre de la Santé a cité plusieurs pays africains ayant adopté ce modèle avec succès : le Rwanda, le Kenya, le Togo, le Burkina Faso et l’Angola, entre autres. Il a salué la dynamique d’échanges d’expériences et de déclinaisons sectorielles ou régionales que ce type de dispositif permet de créer.
“Il faut accélérer, il faut délivrer”
Présidant la cérémonie, Ahmadou El Aminou Lo, ministre d’État chargé du pilotage de l’Agenda Sénégal 2050, a appelé à une mise en œuvre concrète et urgente des projets, au-delà des annonces. ‘’Je pense que c’est bien d’inaugurer, mais ce qu’on voudrait, c’est qu’on demande aux équipes de lancer les projets’’, a-t-il déclaré avec insistance. Il a souligné que la Delivery Unit contribuera à renforcer la lisibilité de l’action publique, à instituer une culture de redevabilité et à impulser une dynamique d’amélioration continue au sein de l’administration.
Selon lui, le Sénégal doit opérer une transformation rapide, structurée et effective de son système de santé : ‘’Nous ne nous contenterons plus de projets et de programmes terminés. (…) L’ambition est de faire du Sénégal un État performant de services à ses citoyens et pleinement capable d’atteindre ses objectifs dans les délais impartis.’’
Conscient de l’impatience de la jeunesse, il a lancé un appel fort : ‘’Ils [les jeunes] sont pressés. Ils se sont battus pour qu’une nouvelle gouvernance s’installe. Ils ont donc le droit légitime de nous réclamer des résultats rapidement. Et nous n’avons pas la possibilité de leur dire qu’on attendra. Non, il n’y a rien à attendre.’’
Et de conclure : ‘’Il faut accélérer, il faut délivrer. Et nous avons les moyens de délivrer, parce que nous avons les ressources humaines et financières qu’il faut. Mais hélas, nous péchons dans la mise en œuvre. Et c’est ce que nous attendons de ces ‘Delivery Units’.’’
CHEIKH THIAM