Les deux prostituées satisfaisaient leurs clients en pleine rue
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C’est dans un vaste terrain pas entièrement clôturé que les prostituées Khady Ngom et Khady Seck ont emmené leurs clients Kosevi Akbo et Cheikh Tidiane Mbodj, pour satisfaire leurs désirs. Mais les deux couples ont été surpris en pleine action par les flics de la Sûreté urbaine qui patrouillaient. Ils ont été jugés, hier, à la barre du tribunal d’instance de Dakar.
Le dimanche 4 juillet, aux alentours de 3 h du matin, les policiers de la Sûreté urbaine effectuent une patrouille entre la rue Galandou Diouf et la rue Vincent. Leur mission est presque devenue banale : surveiller les délinquants et les prostituées, dont les nuisances exaspèrent les riverains. Leur sortie n’est pas vaine. Au cours de l’opération, ils tombent sur une scène graveleuse. Deux couples en plein ébat sexuel dans un terrain vague, sans se soucier du regard des éventuels passants. Les protagonistes : le Togolais Kosevi Akbo, les Sénégalais Cheikh Tidiane Mbodj, Khady Sarr et Khady Ngom.
Arrêtés et placés sous mandat de dépôt, ils ont tous les quatre comparu hier, à la barre du tribunal d’instance de Dakar, pour outrage public à la pudeur. A l’exception de Kosevi Akbo, tous les autres comparants ont contesté les faits avant de se résigner à les reconnaître plus tard. ‘’En revenant du travail, je suis passé par l’avenue Ponty. J’ai eu envie de satisfaire ma libido. J’ai ainsi abordé Khady Seck. Elle a demandé 5 000 F CFA et je lui ai proposé 4 000 F. On est tombé d’accord sur ce prix’’, raconte le Togolais Kosevi, la quarantaine révolue. Poursuivant, le prévenu déclare : ‘’C’est dans un terrain clôturé qu’on a voulu passer à l’acte. Elle m’a donné un préservatif, je me suis déshabillé. Quand on a commencé à faire la chose, les policiers sont arrivés.’’
Mais, sa partenaire Khady Sarr a contesté cette allégation. Divorcée et mère de deux enfants, la dame de 36 ans soutient qu’ils n’avaient pas commencé l’acte, au moment où les flics ont débarqué. ‘’Je me suis rendue aux abords de Saint-Michel, vers 3 h du matin. C’est à cet instant qu’il est arrivé. Il m’a appelé et a dit qu’il veut une partie de jambes en l’air. Je lui ai dit que je viens d’arriver, d’aller voir les autres filles, mais, il a refusé’’, affirme la prévenue qui, selon son avocat, souffre de troubles psychiques, suite à sa séparation avec son mari avec qui elle vivait en Europe.
Visage dissimulé sous un large voile vert, elle renchérit : ‘’On est tombé d’accord sur le prix de 4 000 F CFA. Ensuite, je l’ai conduit à cet endroit où on emmène d’habitude nos clients. Je lui ai donné un préservatif pour qu’il le mette lui-même. Moi, je ne pouvais pas toucher à son sexe. A chacun son type de sexe et moi, je n’aimais pas le sien. C’est au moment où il mettait la capote que les flics ont débarqué.’’
Ensuite, c’est dans une ambiance très tendue que l’autre couple de Sénégalais, en l’occurrence Khady Ngom (58 ans) et Cheikh Tidiane Mbodj (24 ans) ont servi leur version des faits. Éleveur de son état, Cheikh Tidiane Mbodj informe qu’il a été abordé par la dame, alors qu’il était à la recherche de ses moutons, à cette heure de la nuit. Confession qui a fait sursauter la veuve et mère de 8 enfants, Khady Ngom. Le pointant du doigt, la prévenue demande au jeune homme de dire la vérité. ‘’Arrête de mentir. Je ne te connais même pas’’, lui a asséné la dame à qui le juge a aussitôt demandé d’attendre son tour pour parler.
Cheikh Tidiane, qui n’arrêtait pas de réajuster son pantalon dont la ceinture a lâché, a ajouté : ‘’Elle a l’habitude de m’aborder. Excusez-moi Monsieur le Juge, je sais que j’ai tort, mais dites-lui de me laisser tranquille’’, a-t-il asséné, sans tromper la vigilance du magistrat qui lui a demandé : ‘’Crois-tu raisonnable de sortir à cette heure uniquement pour chercher tes moutons ? Reconnais que tu t’es rendu là-bas pour voir des prostituées, comme tu l’avais fait à l’enquête.’’ Mettant son doigt dans la partie trouée de son pantalon, Cheikh Tidiane Mbodj dit timidement : ‘’Je vous présente mes excuses. Vous avez raison ; j’ai tort.’’
Si lui a fini par abdiquer, Khady Ngom, très énervée à cause des déclarations de son partenaire de la nuit de leur arrestation, a martelé : ‘’J’étais assise sur un banc. A l’arrivée des flics, Cheikh Tidiane, qui a l’habitude de picoler à cet endroit, a pris la fuite. C’est en ce moment que j’ai été arrêtée. Je ne connais pas ce jeune garçon’’, a-t-elle soutenu tout en reconnaissant être une prostituée. D’ailleurs, elle a avoué emmener ses clients à l’endroit où elle a été appréhendée.
Suite à leurs aveux, le substitut du procureur de la République, outré par le comportement des prévenus, ne s’est pas abstenu de leur asséner ses vérités. ‘’Vous faites vos besognes en pleine rue, sans vous soucier d’être vus par des enfants. Du haut de leur balcon, les gens vous voient et ça ne vous dérange pas. Vous heurtez la sensibilité des gens. Allez faire vos actes sexuels ailleurs que dans la rue’’, a soutenu avec énergie le représentant du ministère public. Pour la peine, il a requis l’application de la loi pénale.
Maitre Iba Mar Diop, Avocat des prévenus, a sollicité la clémence du tribunal, après avoir reconnu le tort de ses clients.
Le juge, après avoir reconnu Kosevi Akbo, Khady Seck, Cheikh Tidiane Mbodj et Khady Ngom coupables, les a condamnés à 1 mois d’emprisonnement avec sursis.
MAGUETTE NDAO