Publié le 21 Mar 2012 - 13:24
PÉNURIE DE MOUTONS SUR LA TABASKI 2012

Les éleveurs alertent

 

Le cheptel est en danger à cause de l'insécurité alimentaire causée par une pluviométrie déficitaire cette année. Ce sont les éleveurs du Sénégal qui sonnent l'alerte, lors d'un point de presse. Ils demandent au futur président de la République de prendre cette question à bras-le-corps en urgence. Selon Ismaïla Sow, président du Conseil national des maisons des éleveurs du Sénégal (CNME), cela risque d'occasionner une pénurie de moutons lors de la prochaine Tabaski.

 

''La persistance de l'insécurité alimentaire risque d’impacter sur la validité du cheptel avec une baisse de la productivité et de la reproduction. Le déficit alimentaire peut se réduire par des pertes économiques directes liées à la mortalité des animaux. Donc, si aucune mesure n'est prise par l’État, la population risque cette année de se confronter à un déficit d'approvisionnement en moutons pour la Tabaski'', a expliqué M. Sow. En effet, l’accès à l'aliment de bétail demeure un écueil pour les éleveurs à cause de la mauvaise pluviométrie de cette année. Les prix montent en faveur de la pénurie, amenant les intermédiaires à spéculer sur l'aliment. Cette situation oblige les éleveurs à se déplacer pour assurer la couverture des besoins des animaux. A en croire les éleveurs, en cas d'abondance en pluviométrie, l’accès à l'aliment de bétail se fait sans pression. La fluctuation des prix est faible et les pénuries rares.

 

Hormis l'insuffisance des pluies, le secteur est confronté à des problèmes dans l'industrialisation. Le prix du sac de l'aliment de bétail est passé de 7000 francs en janvier à 9000 francs en mars 2012. Soit une hausse de plus de 30%. ''Celui-ci risque d'atteindre la barre fatidique de 12000 voire 13000 comme le fut en 2007. Nous rencontrons des difficultés pour obtenir la graine de coton et l'augmentation des commandes auprès des usines. Présentement, la demande en aliment usiné est destinée à plus de 85 0000 tonnes, alors que l'offre nationale ne peut dépasser les 250 000 tonnes l'année'', a indiqué Ismaïla Sow.

 

Pour faire face à ces difficultés, le CNMDE a signé une convention de partenariat avec les Grands moulins de Dakar, permettant à ses membres de bénéficier d'une remise de 10% sur le prix au départ de l'usine. Il a aussi invité l’État à réunir dans un bref délai les acteurs de l'élevage pour trouver des solutions visant à assurer l'alimentation du cheptel.

 

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