Une dame, deux retraités et un commerçant déférés au parquet
Pour une affaire de faux et usage de faux, complicité de faux en écriture portant sur un extrait de naissance, quatre personnes ont été déférées au parquet.
La dame S. Faye n'aurait jamais cru que le fait d'aller chercher un extrait de naissance pour sa petite-fille la conduirait en prison. Et pourtant, c'est le malheur qui s'est abattu sur sa tête, en voulant obtenir la tutelle légale de sa petite-fille M. Siby.
Il lui fallait donc une prise en charge. La dame s'est rendue au centre d’état civil de Pikine munie d'un extrait de naissance. Sur place, les agents lui ont fait savoir que l’extrait n’est pas bon. Ils lui ont suggéré de se rendre au tribunal de Pikine pour le régulariser. À sa grande surprise, le président du Tribunal de Pikine lui a notifié que l’extrait est un faux. Ce faisant, il a avisé le procureur de la République.
Face aux enquêteurs du commissariat de Pikine, elle a déclaré que le document a été confectionné par son voisin nommé B. Lèye, en échange de la somme de 5000F. Elle a aussi confié qu’à chaque fois qu’elle avait besoin d’un extrait, elle se rendait chez Lèye qui a été cueilli par les policiers.
L'individu a révélé aux hommes du commissaire Waly Camara, qu’en tant que président du comité social d’une école à Pikine, il trouvait des extraits de naissance aux enfants qui n’en avaient pas, pour leur permettre de passer l'examen d’entrée en sixième.
C’est dans ce cadre que la dame Faye est venue le solliciter. Il est allé prendre langue avec I. Sow qui travaille au niveau du centre d’état civil du complexe culturel Léopold Sédar Senghor de Pikine.
Le nommé Lèye a confié aux limiers qu’il a sollicité I. Sow à plusieurs reprises. Lorsqu'il a su que le document est faux, il a tenté de rectifier le tir auprès des rabatteurs I. Sow et M. Fall.
Après cet interrogatoire, des éléments de la brigade de recherches ont fait une descente inopinée dans la maison de M. Fall. Sur une commode, ils ont découvert des enveloppes contenant des documents civils, composés d’extraits et bulletins de naissance, des certificats de livrets de naissance, etc.
À propos des documents, Fall a déclaré être un intermédiaire entre les bénéficiaires et un certain Almamy, un ex-agent de l’état civil. Il a reconnu que les documents sont faux. Almamy, qu'il connaît depuis longtemps, détiendrait toujours des cachets officiels. Ce faisant, il imite les signatures nécessaires, lorsqu'il faut délivrer un faux papier. Le nommé Almamy court toujours. Il n’a pas été appréhendé.
La dame S. Faye, le commerçant B. Lèye, A. Fall et A. Sow, tous les deux à la retraite, ont été déférés au parquet pour les faits d’association de malfaiteurs, faux et usage de faux en écriture publique.
CHEIKH THIAM