Le plaidoyer des syndicalistes
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Les délégués du personnel des travailleurs des hydrocarbures et la CNTS/FC sollicitent les autorités sénégalaises, en accord avec Total/Sénégal, pour trouver des mesures d’accompagnement idoines à l’endroit des mères et pères de famille impactés dans leurs activités professionnelles. Ceci à la suite des pillages de stations Total lors des manifestations de ces derniers jours à travers le pays.
Après le pillage des stations Total, 70 en tout, selon le quotidien ‘’Le Soleil’’, lors des manifestations de ces derniers jours, les délégués du personnel des travailleurs des hydrocarbures et la CNTS/FC sollicitent les autorités sénégalaises, en accord avec Total/Sénégal, pour trouver des mesures d’accompagnement ‘’idoines’’ à l’endroit des mères et pères de famille impactés dans leurs activités professionnelles.
‘’Le collège des délégués dénonce, avec la dernière énergie, ces vagues de pillages, de braquages, d’agressions et de vols perpétrés sur des biens et personnes physiques ou morales, privés ou publics qui ont occasionné de graves dommages matériels et financiers, en particulier sur la société Total/Sénégal, à travers l’étendue de son réseau national de stations-services. Les travailleurs des hydrocarbures sont profondément affectés et indignés par ces destructions massives des installations de Total/Sénégal, leur outil de travail’’, relèvent les syndicalistes du secteur des hydrocarbures dans un communiqué transmis hier à ‘’EnQuête’’.
Dans leur document, ces derniers se disent ‘’inquiets’’ des pertes de milliers d’emplois directs et indirects déjà éprouvés par la pandémie, qui en découleront assurément, aussi. Le collège des délégués du personnel rappelle que 30 % du capital de Total/Sénégal sont détenus par des citoyens sénégalais, et que la quasi-totalité du personnel ainsi que les membres de son organe de gestion dont le directeur général, est constituée de nationaux.
Ainsi, devant cette ‘’calamité’’ induite par la forfaiture des manifestants, le Collège des délégués du personnel de Total/Sénégal interpelle les citoyennes et citoyens sénégalais, pour faire preuve de ‘’discernement et de sérénité’’ dans l’exercice de leurs droits fondamentaux garantis par la Constitution et l’expression de leurs revendications. Les délégués du personnel lancent, également, un appel à tous, pour le ‘’respect scrupuleux’’ des libertés, des biens et services publics ou privés.
Au regard des pertes énormes enregistrées, la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS) indique, dans un autre communiqué, que des Sénégalaises et Sénégalais ayant pris des engagements avec des banques de la place font désormais face, ‘’sans trop d’espoir’’, à un avenir dont ils n’ont plus la pleine maîtrise. La CNTS déplore et condamne avec virulence ces actes qui, selon elle, ‘’n’honorent pas’’ le pays.
Ainsi, la CNTS engage l’Etat et le gouvernement du Sénégal à mettre en œuvre les mesures d’accompagnement annoncées par le chef de l’Etat, sans oublier les travailleuses et travailleurs d’Auchan, de Total/Sénégal. ‘’En vue de redonner espoir à cette jeunesse en quête de mieux-être, la CNTS invite le président de la République, en corrélation avec sa mission de création, de maintien et de sauvegarde d’emplois, à élargir ces mesures d’accompagnement pour davantage venir en aide à ces citoyens et/ou sociétés durement impactés par cette crise.
Dans cette même dynamique, ‘’la CNTS demande au gouvernement du Sénégal de mettre à profit la disponibilité des guides religieux, de la société civile, des organisations syndicales et autres régulateurs sociaux, pour consolider la paix sociale en libérant tous les Sénégalais arrêtés lors de ces manifestations’’, plaide la centrale syndicale.
Elle lance aussi un appel à la jeunesse pour la préservation de la paix, seule gage de sécurité et de reprise effective des activités économiques.
Par ailleurs, les délégués du personnel des travailleurs des hydrocarbures et la CNTS/FC ont rappelé que lors des premières manifestations du 8 février dernier, accompagnées d’attaques de stations Total à Dakar et à Bignona, le Syndicat national des travailleurs du pétrole et gaz du Sénégal, affilié à la CNTS/FC, avait déjà tiré la sonnette d’alarme. Notamment sur ce que représentaient les stations Total et les conséquences néfastes de leurs actes dans l’économie nationale, mais particulièrement sur les milliers d’employés locaux.
‘’Malheureusement, cet appel à la raison et à la mesure n’a pas été entendu. Bien au contraire, nous avons assisté, la semaine dernière, à des ravages d’une violence jamais connue au Sénégal, allant jusqu’à des pertes en vies humaines’’, regrettent les délégués.
MARIAMA DIEME