Rotary Club Océan au chevet des enfants
En plus de consultations pédiatriques gratuites, le Rotary Club Océan a fait, hier, un don à la pouponnière Serigne Saliou Mbacké des Parcelles-Assainies. La propriétaire, Ndèye Awa Sadio, en a profité pour demander un local pour une meilleure prise en charge des enfants.
Le local semble insignifiant et pourtant, c’est une pouponnière. Un lieu où vivent des bouts de bois de Dieu. Tous âges confondus, ces bambins ignorent tout de la vie. Ils crient, sautillent, pleurent, sourient... Quand quelqu’un arrive, ils courent à sa rencontre. Dans cette salle modeste, un poste téléviseur est fixé au mur. Les plus grands suivent les dessins animés. Tout est dans la salle pour aider à l’épanouissement de ces enfants (des jeux, des voitures, des bébés ours). Les plus grandes filles aident les plus petits à se déplacer. Elles leur servent parfois leur biberon, les bercent, entre autres.
Nichée à l’Unité 11 des Parcelles-Assainies, la pouponnière Serigne Saliou cherche un local et des bonnes volontés pour une meilleure prise en charge des enfants. Hier, le Rotary Club Dakar Océan y a fait un don en denrées alimentaires, couches, lait… Selon le secrétaire de Rotary Club, Evariste Ando, l’institution a pensé faire un don dans cette pouponnière parce que l’un de ses axes stratégiques est la santé de la mère à l’enfant. ‘’C’est en ce sens que nous avons pensé à ces enfants. Dans un premier temps, il était question d’organiser une consultation pédiatrique gratuite. Ensuite, comme nous sommes à la période de Noël, nous avons décidé de faire une récolte de denrées alimentaires autour de nos amis’’, a expliqué Évariste.
Cette visite ne sera certainement pas la dernière, car, selon lui, au vu de ce qui reste à faire, ‘’on souhaite faire beaucoup plus pour cette pouponnière’’. Un souhait qui ne déplait pas à Ndèye Awa Sadio, propriétaire et gérante de la pouponnière. Elle a salué cette initiative du Rotary, puis a prié pour cette organisation. ‘’Ce n’est pas évident de toujours s’occuper des autres. Ils ont pensé aux enfants, c’est vraiment bien. Nous gérons une soixantaine d’enfants. Toutes les difficultés reposent sur la santé. Qui dit enfants, parle de vulnérabilité. Ils tombent tout le temps malades. Même s’ils bénéficient de la Couverture maladie universelle, il y a des médicaments qui ne sont pas offerts’’, souligne-t-elle. En plus de la santé, il y a l’habitat. ‘’Nous n’avons pas notre propre local. Ici, nous sommes en location. Ce n’est pas rassurant, parce qu’à tout moment, le propriétaire peut avoir besoin de sa maison et si cela arrive, on quitte les lieux’’, s’inquiète-t-elle.
Adoption et du futur des enfants
C’est en 2009 que tout a débuté. Ndèye Awa Sadio travaillait à la mairie des Parcelles-Assainies, du temps de Mbaye Ndiaye, puis avec l’actuel maire Moussa Sy. Elle a commencé à accueillir les enfants chez elle. Les voisins ne savaient pas qu’elle gérait un orphelinat. Petit à petit, de bouche à oreille, l’information est passée comme de la poudre dans le vent. ‘’J’ai eu l’idée depuis 2004. J’ai été inspirée par les avis de pertes, les infanticides, les enfants de la rue. J’ai commencé à accueillir petit à petit. Je les nourrissais avec ce que je gagnais à la mairie’’, a confié Mme Sadio. Son calvaire a commencé quand elle a perdu son travail. ‘’J’ai traversé d’énormes difficultés. A plusieurs reprises, on m’a menacée d’expulsion parce que je n’avais pas les moyens pour payer le loyer. Il m’est même arrivé de vendre mes bijoux pour subvenir aux besoins des enfants. Par la grâce de Dieu, tout se passe bien maintenant’’, a-t-elle expliqué.
Ces enfants sont pour la plupart des orphelins, d’autres ont été abandonnés par leurs parents, divorcés parfois. Il y en a ceux dont les parents n’ont pas de moyens pour les nourrir. ‘’Notre but, c’est de les éduquer et de les rendre à leurs parents une fois mature, parce que toute femme aime son enfant. Nous discutons souvent avec les femmes. Pour les orphelins, il y en a qui veulent adopter. Mais on ne peut pas le faire sans l’aval de l’Etat. D’autant qu’ils ont des parents proches qui pourraient les récupérer un jour’’, a-t-elle fait savoir. Beaucoup d’enfants ont été baptisés dans cette pouponnière.
Et pour élargir la palette et avoir plus de moyens de soutien, elle a ouvert une école. ‘’Nous avons déposé pour avoir notre récépissé. Nous attendons l’agrément. Nous voulons avoir un grand centre pour mieux accompagner les enfants’’. Des initiatives qui ne sauraient remplacer l’appui des bonnes volontés et des nombreuses associations qui mettent la main à la poche.
VIVIANE DIATTA