L’OIM mise sur la culture
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L’Organisation internationale pour la migration (OIM) veut s’impliquer dans la lutte contre l’émigration clandestine au Sénégal. Elle compte passer par le cinéma pour conscientiser les jeunes aventuriers, freiner les départs et proposer des alternatives.
Lancée par l’Organisation internationale pour la migration, CinéMarena est une tournée de sensibilisation dont l’objectif est de présenter des opportunités aux jeunes qui sont tentés par l’émigration irrégulière.
Selon Fécam Marie Sèye, Chargée de la Communication d’OIM-Sénégal, le projet est initié depuis 2018. Chaque année, une caravane sillonne le pays. Elle se fait également dans les autres pays de l'Afrique de l'Ouest. Cinéma, musique, danse et autres activités culturelles sont mis à profit pour éveiller les consciences engourdies par une volonté aveugle de braver les frontières, au risque même de leur vie.
‘’C'est une caravane de sensibilisation pour informer et éduquer sur les dangers liés à la migration irrégulière’’, informe-t-elle.
Dans ce cadre, ‘’Mbour est une zone à haut taux de départ qu'on a ciblée, pour faire la sensibilisation. Nous sommes avec des migrants de retour qui vont témoigner et partager leurs expériences. Nous sommes également avec des artistes locaux, des leaders d'opinion, la municipalité et toutes parties concernées par ce sujet qui est un phénomène très crucial dont il est important de parler’’, poursuit Fécam Marie Sèye.
La chargée de communication renseigne que 11 zones sont ciblées dans cette caravane dont Mbour, les îles du Saloum, Fatick, Thiès, Saint-Louis et Dakar. ‘’C'est la première phase. On va les éveiller sur les dangers qu'ils risquent, en prenant la route ou les pirogues, parce que beaucoup ont perdu leur vie. Il y en a qui, au cours du voyage, ont été enlevés, torturés, persécutés, violés des fois. Donc, c'est important que ces migrants viennent en parler, pour sensibiliser les jeunes, les parents et tous les membres de la communauté’’.
Mieux, souligne Fécam Marie Sèye, ‘’au-delà de la sensibilisation, on a aussi un travail avec des partenaires. On n'est pas venu leur dire de n'a pas partir, mais plutôt les éveiller sur les dangers que comporte l'émigration irrégulière. On veut donc répondre à la question : que faire d'autre ? C'est pour cela qu'on travaille avec des partenaires locaux comme l'ANPEJ et d'autres entreprises qui sont là et qui proposent des opportunités de formation et d'emploi aux jeunes. Nous sommes là également pour présenter ces opportunités, pour que les jeunes sachent comment ils doivent faire pour en bénéficier’’.
À l’en croire, c'est une alternative pour les jeunes. ‘’Il y a eu une recrudescence des départs, depuis plusieurs mois. On a tous vu ce qui s'est passé récemment et notre objectif est d'aller jusqu'aux zones les plus reculées pour sensibiliser, pour parler, discuter, essayer de voir ce qu'en pensent les populations, pourquoi les jeunes partent et qui est impliqué dans ce départ, comment leur proposer autre chose et comment sortir de ce drame’’, fait-elle savoir.
IDRISSA AMINATA NIANG