Mamadou Sèye, ancien DG du ''Soleil'', pensionnaire de la chambre 37
La fameuse chambre 37, celle des VIP, a un nouveau pensionnaire en la personne du journaliste Mamadou Sèye, ancien directeur général du journal Le Soleil. Il a été placé sous mandat de dépôt par un juge d’instruction du tribunal régional hors-classe de Dakar, après des réquisitions transmises par le procureur de la République. C’est une affaire qui fait suite à un accablant rapport de la Cour des Comptes et concernant sa gestion de la Société sénégalaise de presse et de publications (SSPP) durant la période courant avril 2005-septembre 2009.
L’acquisition d’une imprimerie numérique jamais livrée, la dotation de véhicules d’occasion venant d’Italie pour les cadres de l’entreprise et des appels d’offre liés à des matériels informatiques sont au cœur des conclusions des magistrats de la Cour des comptes. Pour résumer, les enquêteurs lui reprochent plus de 200 millions de F Cfa exécutés, dépensés, mais dont la livraison n’a jamais eu lieu.
En dernier ressort, ils ont demandé d’enclencher une action en justice contre Mamadou Sèye et ses complices car les faits paraissent trop gros. Interpellé vendredi dernier, l’ancien directeur général de ''l’astre nationa'', a été entendu de longues heures durant par les pandores qui l’ont gardé à vue durant tout le week-end avant de le transférer au parquet. Selon des sources proches de l’enquête, il est poursuivi comme beaucoup d’anciens responsables libéraux, pour détournement de deniers publics, faux en écritures, entre autres.
Nommé Directeur général du quotidien Le Soleil en 2005 après en avoir été le secrétaire général, Mamadou Sèye est militant du Pds, dont il a conduit les listes pour les élections locales de 2009 à Koussanar (Tambacounda). Ancien numéro deux du Synpics, le nouveau pensionnaire de la maison d’arrêt de Rebeuss s’était rapproché du président Wade après son limogeage de l’entreprise de presse.
Lors de la campagne électorale de 2012, il faisait partie d’ailleurs des responsables de la cellule de communication de la Coalition Macky 2012. Des animateurs de la G-88 (le groupe des animateurs du mouvement étudiant de 1988 à l’Ucad) devenus avocats ont décidé de se constituer pour le défendre.