Des journalistes plaident pour l’avortement médicalisé
L’Association des journalistes contre les viols et les abus sexuels demande la légalisation de l’avortement médicalisée. Ces professionnels des médias ont fait ce plaidoyer dimanche dernier, lors d’un forum tenu à Ngaye Mékhé, dans le département de Tivaouane.
Des cas de viol et de violences sur des filles sont notés chaque jour au Sénégal. Face à cette situation, l’Association des journalistes contre les viols et les abus sexuels qui regroupe des professionnels de l’information et de la communication plaide pour la dépénalisation de l’avortement médicalisé. Les professionnels des médias ont lancé cet appel à l’occasion d’un forum tenu à Mékhé sur le thème : ‘’La société sénégalaise face aux viols et aux violences basées sur le genre.’’ Selon leur président Moustapha Fall, ils ont intégré la task force qui est une structure composée de 25 organismes qui travaillent pour l’accès à l’avortement médicalisé.
‘’Nous pensons que la dépénalisation de l’avortement médicalisé au Sénégal sous ces conditions ne peut être qu’une demande légitime parce que juridiquement fondée sur des textes’’, dit-il. D’autant plus que, précise Moustapha Fall, le Sénégal a ratifié le protocole de Maputo qui est la charte africaine des droits de l’Homme relatif aux droits des femmes et qui stipule en son article 14 qu’il faut qu’il y ait une harmonisation de la législation nationale des pays qui ont ratifié ou approuvé ce dit protocole. En ce sens, fait-il savoir, ils ont été reçus par le chef de l’Etat Macky Sall qui leur avait demandé de pousser plus loin la réflexion par rapport à la question.
Par ailleurs, M. Fall informe que la manifestation tenue à Ngaye Mékhé s’inscrit dans le cadre de leurs activités de sensibilisation car les violences basées sur le genre, tant verbales, morales, psychologiques qu’économiques ont déjà atteint un niveau inquiétant. C’est pourquoi, précise-t-il, ils ont tenu la rencontre afin de pouvoir sensibiliser les populations contre ‘’ce fléau redouté et redoutable qui gangrène la société sénégalaise’’.
‘’Nous avons constaté que nous sommes en face d’une société marquée par la déstructuration de la cellule familiale et l’affaiblissement des valeurs culturelles et morales. En 2015, il y a eu 3 600 cas de viol au Sénégal. De janvier 2016 à nos jours, il y a eu presque 1 766 cas de viol dont 516 cas d’inceste. Pour dire que la maison qui devait être un lieu d’éducation est devenue aujourd’hui un lieu du viol. Il y a donc de quoi s’inquiéter’’, déclare-t-il.
Oumy Ly (Thiès)