La Brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C) va bientôt boucler l’enquête concernant l’affaire Rangou, de son vrai nom Fatoumata Barry. Avec la Dic, elle a démantelé son réseau de prostitution et de proxénétisme pour VIP qui devaient débourser entre 50 000 F CFA et plus d’un million pour avoir une nymphe.
Arrêtés le 27 mai dernier, dans une maison sise à Dakar, Rangou, de son vrai nom Fatoumata Barry et 14 co-prévenus ont bénéficié, hier, d’un retard de parquet. Plus tôt dans la journée, ils avaient été remis entre les mains du procureur de la République, après une garde à vue de plus d’une semaine. Selon nos informations, la longue durée des auditions est due à cette période de couvre-feu et d’état d’urgence, comme l’autorise le Code de procédure pénale, en de pareilles circonstances. Elle est aussi la résultante des investigations et constatations techniques qui ont pris du temps. Les limiers de la Brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C) leur reprochent les délits d’association de malfaiteurs, prostitution, proxénétisme aggravé, non-respect de l’état d’urgence, non inscription à un fichier sanitaire et incitation à la débauche, entre autres.
Selon nos interlocuteurs, l’enquête a révélé que Rangou, la principale mise-en-cause dans cette affaire, montrait des photos de jeunes filles aux clients qui souhaitaient avoir des moments d’intimité, pour ne pas dire des relations intimes. Selon toujours nos informations, il s’agit ici d’un grand réseau de prostitution clandestine dans lequel toutes les filles ont atteint l’âge de la maturité. Toutes étaient des adultes, confie-t-on. Mieux, pour pouvoir passer du bon temps avec ces belles nymphes, des clients, qui ont été auditionnés, dans le cadre de cette enquête, ont confié aux enquêteurs qu’il fallait débourser des sommes qui varient entre 50 000 et plus d’un million F CFA.
Il s’agit de clients VIP, certes, mais pas de célébrité, souffle-t-on. Les lieux où se tenaient ces bacchanales sont, cependant, tenus secrets.
Les dénégations de Rangou
Lors de son face-à-face, l’ex-animatrice a nié les faits qu’on lui reproche, selon nos informations. Mais vu les preuves et les fiches techniques que détiennent les enquêteurs, elle ne peut pas s’en tirer à bon compte. Les limiers, dit-on, ont monté un dossier béton contre elle et sa bande. D’ailleurs, on apprend que le procès-verbal fait des dizaines de pages, avec des photos à l’appui.
Il y a quelques jours, sur ses comptes Instagram et Snapchat, Rangou (rabatteur) a fait l’annonce d’un “yendou’’ digne de grands princes du Golfe, en plein couvre-feu, alors que les rassemblements sont interdits. Ayant eu écho de cette information, et sur ordre de leur supérieur, les éléments de la Division des investigations criminelles (Dic) ont fait une descente inopinée au lieu où devait se tenir la sauterie, le 27 mai dernier. Sur place, les hommes en tenue ont interpellé l’initiatrice ainsi que les autres personnes présentes sur les lieux, au moment de l’arrestation. L’enquête a été confiée à la BL2C qui, de concert avec quelques agents de la Dic, a mené les auditions et investigations de main de maitre.
Déjà, au mois de janvier dernier, sur plainte de l’ONG Jamra, Rangou avait été auditionnée par la brigade des mœurs du commissariat central de Dakar pour des faits similaires. L’ex-animatrice de la SenTV avait initié une soirée privée à 200 000 F CFA.