Publié le 22 Jan 2016 - 21:23
QUESTIONS D’ACTUALITÉ À L’ASSEMBLÉE NATIONALE

Réactions –Réactions

 

AIDA MBODJI (DEPUTE LIBERALE)

‘’Cette majorité a déjà choisi son opposition’’

Nous n’avons pas voulu nous attirer les critiques des Sénégalais car nous sommes là grâce à leur suffrage. Le peuple, à un moment donné, était dégoûté par ce qui ce passe à l’hémicycle. Ils se sont rendu compte du défaut de management de cette Assemblée. Le Président est tout sauf un bon manager. Nous avons essayé de lui parler. A un moment donné, il y avait une médiation entamée par Imam Mbaye Niang et pendant un certain temps, nous nous sommes abstenus de faire quoi que ce soit. Le Président Niasse nous avait demandé de prouver notre majorité au niveau du groupe parlementaire des libéraux et démocrates, parce que le groupe originel compte maintenant 11 députés.

Nous l’avons prouvé par constat d’huissier et au-delà des sept signatures, comme l’a expliqué Me El hadji Diouf. Nous avons fait constater la présence de six députés sur 11. Un constat que nous avons remis au Président Niasse. C’est de bonne foi que nous nous sommes soumis à ses conseils et recommandations. Je lui ai envoyé une demande pour connaître la suite qu’il réservait à cette correspondance, mais il n’a pas répondu.  En tant que députés de l’opposition, est-ce que nous pouvons laisser cette majorité nous manipuler, nous choisir une opposition ?  Cette majorité a déjà choisi son opposition et nous avons voulu, par le Premier ministre, interpeller le gouvernement, le président de la République pour qu’il régule ce qui se passe à l’Assemblée nationale.

Nous n’ignorons pas qu’il est à la base de tout ce qui se passe. Ils  ne veulent pas des députés qui posent des questions qui fâchent, qui apportent des contradictions, qui sont à la base et servent les populations… Ils ont voulu une Assemblée monocolore. Ils œuvrent pour le musellement de l’opposition. Ce que nous refusons. Nous sommes venus nous signaler de manière pacifique, interpeller leur conscience et laisser dérouler jusqu’à la prochaine plénière.

THIERNO BOCOUM (DEPUTE NON INSCRIT)

‘’Nous nous sommes rassemblés pour dire non au bâillonnement de l’opposition’’

Nous sommes venus pour réclamer notre droit : le droit de l’opposition de se constituer en groupe parlementaire. Vous avez vu ce qui s’est passé, parce que l’Assemblée nationale risque de fonctionner sans groupe et sans membre de l’opposition. Est-ce que le Sénégal mérite cet état de  fait ? Est-ce que tous les combats que nous avons pu mener, c’était pour être dans cette situation et avoir une Assemblée monocolore. Nous avons refusé et nous continuerons à refuser, parce que l’opposition doit avoir son groupe parlementaire. Ce sont les membres du pouvoir qui envoient leurs questions au Premier ministre qui les prépare d’abord, pour qu’on nous joue du théâtre à l’Assemblée nationale. Nous nous sommes rassemblés aujourd’hui pour dire non à ce bâillonnement de l’opposition.

ME ELHADJI DIOUF (DEPUTE NON INSCRIT)

‘’Nous ne sommes pas dans le sabotage, on réclame plutôt nos droits’’

Ce n’est pas la volonté des députés de porter des brassards ou des foulards rouges. La question est simple, on n’a jamais installé le groupe parlementaire des libéraux et démocrates. Le Président de l’Assemblée, en tricheur, est venu dire que ce groupe a trois intervenants. Mais il n’y a que trois députés pour ce groupe-là à savoir deux du Pds : Modou Diagna Fada, Fatou Thiam et Khadim Thioune qui a rejoint le groupe et qui est de ‘’Faxass’’. Comment peut-on diriger un groupe avec deux députés venant du Pds ? Modou Diagne Fada n’a pas 10 députés et il aura droit à la parole aujourd’hui. Nous ne sommes pas dans le sabotage, on réclame plutôt nos droits.

MAMADOU DIAGNE FADA (PRESIDENT DU GROUPE PARLEMENTAIRE DES LIBERAUX ET DEMOCRATE)

‘’La plupart de ceux qui criaient ne sont pas membres du groupe des libéraux et démocrates’’

Si nos collègues veulent rester dans le groupe, il faut qu’ils comprennent que ce n’est pas par ces méthodes-là qu’ils pourront le faire. Ils devront respecter l’autorité du président de groupe, mais aussi les Sénégalais qui les ont envoyés à l’Assemblée. Ils devraient faire tout pour prendre la parole et exprimer leur point de vue, comme nous l’avons fait. Vous nous avez entendus sur le cas Oumar Sarr et celui du Président Lamine Diack, sur la demande que nous avons formulé de l’ouverture judiciaire. Voilà les questions qu’ils devraient poser, pour montrer qu’ils sont de l’opposition et qu’ils travaillent à contrôler ou à contrecarrer le pouvoir à l’Assemblée nationale. La plupart de ceux qui criaient aujourd’hui ne sont pas membres du groupe des libéraux et démocrates. Un combat pour l’idéal démocratique, on le mène de façon beaucoup plus responsable. Je lance un appel pour qu’ils reviennent à de meilleurs sentiments. Ils ne sont pas élus pour se crêper le chignon autour d’un poste de président de  groupe parlementaire.

ABDOU MBOW, (DEPUTE BBY)

‘’L’Assemblée nationale n’a pas de problème’’

Leur comportement montre que la démocratie règne dans notre pays. Si on était ailleurs, les choses en seraient autrement. Ils ne bénéficieraient pas de tous ces privilèges. J’admets que cette démarche est meilleure que celle qu’on avait l’habitude de voir. Les séances étaient perturbées par des députés qui, avec des  sifflets, nous empêchaient de travailler. A l’instar de toutes les Assemblées nationales, nous avons choisi d’organiser un débat civilisé. L’Assemblée n’a pas de problème. Ce sont plutôt cinq députés qui ont des problèmes et c’est important de le faire savoir à la population.

AISSATA TALL SALL (DEPUTE BBY)

‘’Ce problème doit être tranché d’abord à l’intérieur du Pds’’

Il faut regretter ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale. Nous avons des prédécesseurs qui ont rempli leurs contrats vis-à-vis du peuple sénégalais, avec dignité, sens de la mesure, grandeur et beaucoup de responsabilité. Est-ce que nous avons le droit, en tant qu’héritiers de ces illustres compatriotes, de faillir à notre mission ? Je ne situe pas les responsabilités, car c’est un problème politique. Il doit être tranché d’abord à l’intérieur du Pds même qui porte ce problème, mais également avec le Président Niasse qui doit aussi assumer sa part de responsabilité pour qu’on n’assiste plus à ce que l’on a vu cet après-midi. Nous devons être à l’image de ce peuple qui nous a mandatés.

RASSEMBLES PAR HABIBATOU TRAORE

 

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