«Nous allons adresser une correspondance au chef de l’Etat par l’intermédiaire du ministre de la Décentralisation et des Collectivités locales pour demander l’érection de la commune de Saint-Louis en délégation spéciale.» L'annonce est de Assane Dathe, conseiller municipal et porte-parole de la dizaine d'élus locaux insurgés contre la démarche «solitaire et autoritaire» du maire Cheikh Bamba Dièye.

Selon M. Dathe, le premier magistrat de la ville «prend des décisions tout seul avec la complicité de quelques conseillers qui sont ses amis.» L'affaire du gala des 140 ans de la commune est là pour le prouver, dit-il. «Il a nommé des personnes sans demander l’avis du conseil municipal et pire, il a osé délocaliser le gala d’ouverture» dans un hôtel de la place pour dégager des stratégies de lutte.

Outre «la gestion familiale» de l'institution municipale, Cheikh Bamba Dièye est aussi accusé d'immobilisme dans la gestion de la ville face aux maux que sont «l'insécurité, le mauvais éclairage des artères, l'insalubrité». Réunie dans un hôtel de la place pour «dégager des stratégies de lutte», la dizaine de conseillers veut hausser le ton en convainquant les populations de se joindre à eux.

Mais ils disent regretter la politique de la chaise vide qui avait été adoptée. «Nous allons revenir au conseil municipal et, surtout, organiser des tournées dans les quartiers pour expliquer à ceux qui nous ont élus que l’actuel maire a failli à sa mission et que nous ne voulons pas être comptables de son bilan», explique Assane Dathe.

Dans cette offensive, ce groupe de conseillers rappelle à l'adversaire désigné ses propos d'hier sur le cumul de postes de son prédécesseur à la mairie, l'ex-ministre Ousmane Masseck Ndiaye. «Aujourd'hui, c’est à son tour de cumuler alors, nous lui demandons de laisser la mairie avant qu’il ne soit trop tard», indique Dathe. Pour lui, Bamba Dièye est un artisan de la rhétorique pour qui tout doit se régler par la parole.

FARA SYLLA

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