Publié le 7 Sep 2013 - 16:50
RÉFORME DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

 Le SUDES prend le contre-pied du SAES

 

 

Alors que le Syndicat autonome des enseignants du Supérieur (Saes) rue dans les brancards à propos des réformes engagées sur l'avenir du secteur académique, le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) se dit en phase avec le gouvernement.

Les options du gouvernement sur l'avenir de l'enseignement supérieur agréent le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes). Ses responsables l'ont fait savoir, hier à Dakar, lors d'une conférence de presse sur les mesures arrêtés en Conseil présidentiel du 14 août dernier.

Ce faisant, le Sudes prend le  contre-pied du Syndicat autonome  des enseignants du supérieur (Saes) qui a émis une voix discordante à propos les 11 décisions sur l'avenir du secteur. Le Saes a soutenu que les mesures entérinées par le chef de l'État n'ont pas fait l'objet de discussion, ni pris en compte le point de vue des acteurs.

''Tous les syndicats ont reçu les termes de références de la concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur avant que ça ne démarre. Nous avons participé à des ateliers thématiques avec les autres syndicats. Nous ne demandons la permission de personne pour prendre notre position. Nous avons étudié le document, il y a des décisions importantes et nous devrons accompagner le gouvernement à les réaliser’’, a déclaré le secrétaire général du Sudes/Enseignement supérieur et recherche, Cheikh Issa Sylla. Il a ajouté que ‘’tout le processus de la concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur donne des raisons d’espérer en une vision profonde des véritables enjeux en cours''. ''L’enseignement supérieur sénégalais, avec la concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur (Cnaes) et le conseil présidentiel, se trouve à un tournant historique de son évolution’’, admet le Sudes.

''Le seul combat qui vaille…''

Cela dit, le Sudes a invité ‘’tous les Sénégalais’’ à accompagner et à soutenir le gouvernement dans son optique qui permettra ‘’une extension et un maillage de la carte universitaire’’. Avec les décisions du conseil présidentiel, a poursuivi le Sudes, ''c’est comme si en 5 ans (de 2013 à 2017), on crée 28 nouveaux établissements d’enseignement supérieur, c'est-à-dire 14 ISEP (une par région) et 14 nouveaux sites universitaires (...)’’.

D'après le Sudes, ‘’la vraie question que doit se poser chaque citoyen sénégalais est : +Comment faire en sorte que ces décisions présidentielles inédites se réalisent dans les meilleurs délais?+ C’est un défi énorme. Et c’est le seul combat qui vaille, tout le reste est illusoire’’.

L’université virtuelle, ''une innovation’’

Par ailleurs, le Sudes a aussi montré qu'il ne partage pas la position du Saes concernant les décrets sur l’orientation des étudiants et sur l’université virtuelle du Sénégal (Uvs). ''Pour résoudre la question des orientations, le gouvernement n’a  trouvé mieux que d’annoncer la création de l’université virtuelle du Sénégal. C’est du bluff. L’Uvs n’existe que de nom. Oui à l’enseignement à distance, mais non à la virtualisation des bacheliers'', avait dénoncé le chargé des revendications du Saes, Moustapha Sall.

D’après, le secrétaire général du Sudes, Cheikh Issa Sall, ‘’de toutes les initiatives prises, l’Uvs est la plus révolutionnaire’’. ‘’Voilà une innovation qui, à elle seule, si elle est bien pensée, bien mûrie, bien comprise, bien conduite et judicieusement mise en œuvre, peut non seulement résoudre définitivement pour le Sénégal non seulement la lancinante question de l’accès à l’enseignement supérieur, mais pourra faire du Sénégal à terme un fournisseur de services éducationnels dans l’enseignement supérieur en Afrique et dans le monde'', a soutenu le Sudes.

 

Convergence de vue sur les budgets d'universités

 

Si le Sudes et le Saes n’ont pas les mêmes points de vue quant aux 11 décisions sur l’avenir de l’enseignement supérieur, les deux syndicats conviennent des difficultés financières et budgétaires que rencontrent les universités. Lors du point de presse hier, le Sudes a ainsi dénoncé le retard noté dans l’approbation des budgets d'universités, dans le paiement des primes de voyage d’études, des heures supplémentaires et des indemnités de sujétion. ‘’La gravité de la situation actuelle des universités, née du retard inadmissible de l’approbation du budget de toutes les universités et de l’insuffisance de ces dits budgets, a créé une tension exceptionnelle cette année dans les espaces académiques'', a déploré le Sudes. En outre, souligne ce syndicat, les budgets des universités, qui tournent autour de 85% des charges, ne couvrent même pas les dépenses de fonctionnement. Cela correspondant à neuf ou dix mois de fonctionnement.

Pour réclamer leurs dus, le Saes, représenté à cette conférence de presse par son coordonnateur de Dakar, Lansana Konaté, invite tous les syndicats de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) à son sit-in du lundi, devant le rectorat. Un appel qui a trouvé un écho favorable au Sudes. Selon le secrétaire général de la section enseignement supérieur et recherche, Cheikh Issa Sall, le Sudes participera au mouvement d'humeur.

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