Le Warc et L’UsEmb font causer de l’inter-religiosité
Présidée par le directeur du Warc Ousmane Sène, la causerie organisée hier par l’ambassade des États-Unis (UsEmb) sur le dialogue interreligieux a réuni universitaires arabisants et prêtres locaux autour du professeur Souad Ali, du département de Lettres et Cultures du Moyen Orient de l’Université d'Arizona.
C’est de l’exemple sénégalais en matière de laïcité et d’intégration interreligieuse dont il s’agissait, hier, au West-african research center (Warc), dans le cadre de la causerie que ledit centre organisait en partenariat avec l’ambassade des Usa. Entrant dans le cadre d’un projet appelé ''speaker specialist program'', la causerie d’hier après-midi voyait l’intervention exceptionnelle d’une universitaire américaine spécialisée en Lettres et Cultures du Moyen-Orient, le professeur Souad Ali.
S’appesantissant, au cours de ce panel, à définir la nature et les enjeux du dialogue interreligieux dans divers pays du monde, puis au Sénégal, le Pr Ali a insisté sur l’effet constaté d’apaisement qu’engendre la communication entre confessions. La religion a souvent été pointée du doigt comme une cause de conflits, mais des recherches ont démontré qu’en fait, ce n’est pas le cas. ''C’est via des informations de première main qu’on a pu ainsi démontrer que le dialogue entre religions était plus enclin à promouvoir la paix qu’à déclencher la guerre. Au Sénégal, tout particulièrement, on a bien compris le formidable potentiel de l’inter-religiosité dans la construction d’une compréhension mutuelle entre les individus'', a déclaré l’universitaire.
Abondant dans le même sens, l’Abbé Jacques Seck, est revenu sur les fondements de ce dialogue au Sénégal : ''Ce n’est pas de tolérance dont nous avons si urgemment besoin aujourd’hui, c’est de la reconnaissance inconditionnelle de l’autre dans sa différence. C’est en appliquant des principes tels que la justice, l’équité et la droiture qu’on arrivera à valoriser ce que représente l’autre et qu’ainsi, la paix pourra s’installer durablement'', à affirmé l’homme d’Église.
Prenant enfin la parole, le professeur Abdoul Aziz Kébé s’est, quant à lui, interrogé sur la pertinence de la notion de dialogue dans le cas du Sénégal, alors qu’il existe déjà une normalité des rapports entres confessions. Insistant sur le concept local selon lequel la communauté de base est la famille, il a montré comment la différence de foi ne peut pas être, dans notre pays, un motif d’exclusion du groupe. Une brillante allocution, toutes choses comprises.
Sophiane Bengeloun