Publié le 10 Apr 2025 - 21:12
RAPPORT ‘’COUNTDOWN TO 2030 / THE LANCET 2025’’

Les défis de la santé maternelle et infantile

 

Le rapport ‘’Countdown to 2030 / The Lancet 2025’’ aborde des questions cruciales telles que la survie, la nutrition, la couverture des interventions sanitaires et la qualité des soins dans 80 pays à revenu faible et intermédiaire. En attendant sa publication, lundi prochain, African Population and Health Research Center (APHRC) a fait un état des lieux de la santé maternelle et infantile.

 

En prélude au lancement du rapport ‘’Countdown to 2030 / The Lancet 2025’’, qui se fera officiellement le lundi 14 avril prochain, l'African Population and Health Research Center (APHRC) a fait face à la presse, hier. Son directeur renseigne que le rapport met en lumière les avancées réalisées ainsi que les défis persistants, en se basant sur des données probantes pour évaluer la survie, la nutrition, la couverture des interventions sanitaires et la qualité des soins dans 80 pays à revenu faible et intermédiaire.

Malgré des avancées significatives depuis 2015, souligne Cheikh Mbacké Faye, le rapport constate un ralentissement alarmant après 2020, en raison de crises globales telles que la pandémie de Cocid-19, l'insécurité alimentaire, les conflits armés et le changement climatique. ‘’Sans entrer dans les détails, dit-il, le rapport montre que si nous continuons sur ce rythme, nous risquons de ne pas atteindre les Objectifs de développement durable. Nous n’allons pas vite. Le rapport avance également que cela est lié aux inégalités économiques qui ne favorisent pas la santé, ainsi qu'à des problèmes d’accès aux soins’’.

S’agissant du Sénégal, il souligne que des efforts ont, certes, été faits, mais le constat est que le système sanitaire est inadapté. ‘’Au niveau de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, le constat est que le système de santé est exacerbé. Il y a également des sécheresses, des conflits, l’impact des inondations, la forte chaleur et les changements climatiques. Enfin, des études ont montré qu’il y a des effets néfastes sur la santé maternelle et infantile. Il y a beaucoup d’efforts à faire. Il est évident que des recommandations pour les perspectives ont été formulées par les auteurs du rapport, que vous pourrez lire une fois le rapport publié’’, relève M. Faye.

‘’Les investissements dans les soins prénatals… sont parmi les plus rentables pour les sociétés’’

Il ajoute que ce rapport met en lumière des enjeux cruciaux, en lien avec les messages clés de la Journée mondiale de la santé célébrée hier.

En effet, dit-il, les premières années de vie sont déterminantes, car ce qui se passe pendant la grossesse, à la naissance et dans les premières années façonne la santé et le bien-être pour toute une vie. ‘’L’inégalité commence trop tôt, car trop d’enfants naissent dans des contextes marqués par la pauvreté, le manque d’accès aux soins, la malnutrition ou les conflits. Autant de conditions qui compromettent leur avenir dès le départ. Agir tôt, c’est agir efficacement. Les investissements dans les soins prénatals, les accouchements sécurisés, la vaccination, l’alimentation et l’éducation des mères sont parmi les plus rentables pour les sociétés. Préserver les services de santé en période de crise est indispensable. Qu’il s’agisse de pandémies, de conflits ou de catastrophes climatiques, nous devons garantir la continuité des soins pour les plus vulnérables’’, indique M. Faye.

Il se désole que des recherches montrent qu’aucune avancée n’est faite, par exemple, dans la prise en charge de la santé infantile. Ainsi, 15 millions de décès d’enfants pourraient être enregistrés dans les prochaines années dans le monde. Le défi, selon lui, est de tout faire pour que cela n’arrive pas.

D’ailleurs, parmi les recommandations du rapport, figurent en bonne place la digitalisation de la santé, la mobilisation des expertises et une meilleure mobilisation domestique. Pour cette dernière, il s’agira de mobiliser les investisseurs locaux dans le domaine de la santé et d’en tirer des gains. ‘’Nous avons convenu que ces messages doivent nourrir une mobilisation collective et que les médias ont un rôle central à jouer’’, déclare-t-il.

CHEIKH THIAM

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