Publié le 16 Jun 2017 - 22:08
REBELLION, OUTRAGE A AGENT ET TAPAGE NOCTURNE A OUEST FOIRE

L’étudiant en Transit, les gendarmes et le douanier Cheikh Diouf  

 

Le tribunal des flagrants délits de Dakar a jugé hier Moussa Sall pour rébellion, outrage à agent de la fonction publique dans l’exercice de ses fonctions, pollution sonore et tapage nocturne. Reconnu coupable, le prévenu a pris une peine de 2 mois avec suris.

 

Etudiant en Transit à la Chambre de commerce de Dakar, Moussa Sall a échappé de justesse à la prison. Car si le parquet, convaincu de sa culpabilité, a requis une peine d’emprisonnement de 3 mois ferme, le tribunal a été clément à l’encontre du prévenu. L’ayant reconnu coupable des délits de rébellion, d’outrage à agent de la fonction publique dans l’exercice de ses fonctions, de pollution sonore et tapage nocturne, le juge l’a condamné à 2 mois assortis de sursis.

Dans cette affaire, c’est le douanier Cheikh Diouf qui a porté plainte à la brigade de la gendarme de la Foire, le 6 juin dernier. Ce, pour tapage nocturne contre un groupe de jeunes qui s’assoient devant un magasin de couture appartenant à Awa Traoré à Ouest Foire. La dame a déclaré qu’à la fin de son travail, vers 20 heures, elle confie les clés à son neveu Saër Sarr qui vend des chaussures à la devanture dudit magasin. Ce qui constitue un point de rassemblement des jeunes du quartier. Selon le fonctionnaire, certains d’entre eux n’habitent même pas dans la zone. ‘’Tous ces jeunes se permettent de perturber la quiétude des riverains sans arrêt. Ils font du tapage nocturne à l’aide d’une chaîne à musique, en plus des discussions à haute et intelligible voix. Je les ai sommés à plusieurs reprises de mettre fin à ces désagréments qu’ils causent, en vain. Pis, Moussa Sall n’a jamais cessé de me défier et de me narguer’’, a exposé le plaignant dans le procès-verbal d’enquête préliminaire. Il s’y ajoute que ‘’la maman de Saër Sarr a menacé d’incendier la maison de l’agent des Douanes, Cheikh Diouf, avec la complicité des jeunes, si ce dernier maintenait sa plainte’’.

Il ressort également des faits que lorsque les gendarmes se sont présentés sur les lieux pour remettre à Awa Traoré sa convocation, des jeunes se sont rebellés. L’officier de police judiciaire a mentionné que la dame s’est donnée en spectacle en se jetant par terre. D’après lui, Moussa Sall s’est opposé à son arrestation, en disant que les gendarmes ne pouvaient rien contre lui et qu’il était de la Convergence de la jeunesse républicaine (Cojer). Il s’est mis à ameuter le quartier avec des injures proférées à l’encontre des gendarmes. Impuissants face à cette situation, ces derniers ont appelé en renfort 15 autres éléments à bord de 3 pick-up. Intimidés par le déploiement du renfort, les mis en cause ont pris la poudre d’escampette. Finalement, seuls Awa Traoré et Saër Sarr ont été appréhendés, ce jour-là. Toutefois, les pandores ont continué leurs recherches pour mettre la main sur Moussa Sall, le 11 juin, par une équipe de patrouille. 

Jugés ce lundi, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, Awa Traoré et Saër Sarr ont été condamnés à payer une amende de 50 000 F CFA. Attrait à la barre de la même juridiction, l’étudiant en Transit à la Chambre de commerce de Dakar a nié les faits qui lui sont imputés. ‘’Je fais des cours du soir de 16 à 18 heures durant le ramadan. Mes amis et moi, nous en profitons pour distribuer du café aux personnes qui jeûnent dans le quartier à l’heure de la rupture du jeûne. Après cette distribution, je rentre chez moi pour me reposer. Nous n’avons pas semé la zizanie. Je n’ai pas fait de bruit’’, s’est défendu Moussa Sall. En détention préventive depuis mardi, il poursuit : ‘’Devant les gendarmes, le douanier a dit que c’est nous qui l’empêchons de dormir. Puis, il nous a traités de jeunes indisciplinés. Furieux, j’ai piqué une crise. Donc, je ne me rappelle plus ce qui s’est passé après.’’

Avocats de la défense, Me Aboubakry Barro et Cie ont soutenu qu’aucun élément du dossier n’a fait état de tapage nocturne. Aussi, ont-ils affirmé qu’il n’y a pas eu de résistance violente de la part de leur client. Sur ce, ils ont plaidé la relaxe à titre principal. Si tant est que l’infraction est établie, les robes noires ont demandé au tribunal d’être clément et de substituer la peine ferme à une peine d’amende. Au final, Moussa Sall a écopé d’un avertissement. 

AWA FAYE

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