Le  ministre de la  Jeunesse, de la Construction citoyenne et de la Promotion du volontariat a effectué, samedi dernier, une visite des chantiers du projet de reconstruction de 100 maisons. Pour aider les sinistrés des inondations du village de Kahenne.

Le village de Kahenne, situé à 61 km du département de Koumpentoum (région de Tambacounda), a changé de visage. Les travaux de reconstruction des maisons  impactées par les inondations, attirent l’attention du visiteur. Comme celle de Mamadou Aliou Diallo, située à 500 m de la mairie, qui vient d’être remise à neuf. Le domicile de ce cultivateur, dont les trois cases en paille ont été ravagées par une forte pluie  dans la nuit du 23 au 24 août 2016, fait partie des  premières maisons à être réhabilitées par le projet de reconstruction du village de Kahenne. 

Ce programme est initié par le ministre de la Jeunesse, de la Construction citoyenne et de la Promotion du volontariat, Pape Gorgui Ndong. Les trois cases en paille du quadragénaire sont remplacées par un bâtiment de deux chambres construit en ciment. Monsieur  Diallo a réceptionné l’ouvrage en marge d’une visite des travaux effectuée avant-hier par le ministre de la Jeunesse. Le cultivateur et son épouse, qui dormaient à la belle étoile sous une hutte, sont désormais à l’abri des soucis de logement.  Ils peuvent se reposer en toute sécurité. Leurs trois filles, hébergées depuis lors par leur grand-mère, vont occuper l’autre pièce de l’appartement. Cette nouvelle situation plonge son épouse Awa dans le bonheur. La dame, drapée dans un grand boubou bleu, s’en félicite. ‘‘Je suis comblée de bonheur. Je remercie les initiateurs du projet. Ils m’ont offert l’opportunité de retrouver mes chambres que j’avais perdues en 2016. Je peux revivre maintenant en harmonie avec ma famille’’, se réjouit-elle.  

Un enseignant témoigne qu’après la survenue des inondations en août 2016, le chef du village a informé le maire et l’a invité à saisir le gouvernement. La saisine du ministre délégué chargé de la Restructuration des zones inondées, a permis d’obtenir ce projet dont les travaux de construction ont commencé le 17 février et vont s’achever le 6 mars prochain. Une  liste des bénéficiaires a été établie par l’édile de la contrée, suivant l’ordre d’inscription des victimes.  

Le maire sollicite l’augmentation du nombre des bénéficiaires

Si Mamadou Aliou Diallo a reçu son nouvel appartement, ce n’est pas le cas pour  l’imam du village, Oury Diallo. Le chef religieux doit encore patienter quelques jours. ‘‘Les travaux de réhabilitation sont en cours et vont s’achever dans trois jours’’, informe un ouvrier trouvé sur les lieux. Une équipe de trois menuisiers s’affairent autour des finitions de la maison de l’imam.  L’un d’eux, Abdou Dia, entouré de ses apprentis, installe le toit du bâtiment érigé en zinc. Ame Diallo et ses ouvriers ont bâti un appartement de quatre chambres pour le vieux. Ce groupe de sept maçons est constitué majoritairement de jeunes du village de Kahenne, des départements de Koumpentoum et de Tambacounda. Ils se sont engagés volontairement dans ce projet de construction de 100 maisons.

Pour le ministre Pape Gorgui Ndong, cette initiative s’inscrit dans le cadre des activités citoyennes de son département. ‘‘Nous avons injecté le financement des vacances citoyennes dans ce projet. J’avais l’intention de venir au secours des populations du village de Kahenne, quand je dirigeais le ministère de la Restructuration des zones  inondées,  mais le remaniement intervenu au mois d’août 2017 a chamboulé le programme. C’est maintenant que nous avons eu l’opportunité de le mettre en œuvre’’, informe-t-il.  

Le coût du projet est évalué à 150 millions de francs Cfa et durera 21 jours.  Mais pour le maire de Kahenne, Mamadi Thiam, l’Etat doit élargir ses actions vers l’éducation et la santé. ‘‘Dans cette localité, tout est priorité. Nous avons un poste de santé qui ne dispose pas d’ambulance. Mon souhait, c’est qu’il soit érigé en centre de santé, car la population est estimée à 16  000 habitants. Le village a aussi un problème d’enclavement. Nous voulons que la route sablonneuse de 29 km, qui nous sépare de Koumpentoum, soit goudronnée. Aujourd’hui, les habitants parcourent 61 km pour rallier cette localité. C’est un paradoxe’’, regrette-t-il.

L’édile de la commune invite aussi le ministre de la Jeunesse à augmenter le nombre de cases à réhabiliter, en prenant en compte les sinistrés qui ne s’étaient pas signalés.  

OUMAR BAYO BA