Publié le 3 Jan 2017 - 22:30
REPORT DES LEGISLATIVES

Abdoulaye Daouda Diallo joue la carte de la prudence

 

Le ministre de l’Intérieur entend se conformer au calendrier électoral pour les prochaines élections législatives. En plénière à l’Assemblée nationale hier, Abdoulaye Daouda Diallo a affirmé sa volonté de maintenir les scrutins au 2 juillet prochain. Selon le responsable ‘’Républicain’’, cette date est encadrée par la loi. ‘’Il faut  60 jours au plus tôt avant la fin du mandat des députés ou 20 jours au plus tard avant la fin du mandat des députés’’, a fait savoir le ministre. Avant de poursuivre : ‘’Cette fourchette va du 30 mai au 10  juillet 2017, et il y a possibilité de choisir un dimanche qui devra constituer la date des Législatives’’. ADD reconnaît toutefois qu’il existe des préoccupations d’ordre sociologique et religieux qui peuvent impacter sur la tenue à bonne date du scrutin. A ce sujet, il précise que le dernier mot revient au pouvoir. ‘’Je rendrai compte à qui de droit, notamment au président de la République pour au besoin qu’il puisse en discuter avec la force politique en général pour ensemble arrêter une date d’un commun accord.’’  

REACTIONS

OMAR SARR (SECRETAIRE GENERAL ADJOINT DU PDS)

‘’Nous allons saisir le Conseil Constitutionnel’’

‘’On nous a soumis deux projets de loi aujourd’hui. Nous avons voté contre le premier qui est relatif au code électoral. Il y a eu des divergences sérieuses malgré les discussions entre la majorité présidentielle et nous. Parmi ces divergences, il y a la question de l’autorité qui doit gérer les élections, l’augmentation du nombre de députés qui passe à 165. Il y a également la question du scrutin et d’autres sur lesquelles nous n’avons pas pu trouver de consensus. Nous ne pouvions pas voter parce que nous avons pensé qu’il fallait des progrès substantiels pour que nous puissions l’adopter. Pour les députés de la diaspora, ils sont choisis sur la base des nombres d’inscrits dans ces pays. Alors que pour l’intérieur du pays, on choisit selon la population. C’est comme s’il y avait deux poids, deux mesures avec ces différentes critères. Nous pensons qu’il y a une volonté de triche quand ils mettent en avant les critères démographiques. Nous allons voir nos conseillers sur ces questions afin de saisir  éventuellement  le Conseil Constitutionnel.’’


MAMADOU DIOP DECROIX (AJ PASDS)

‘’On aurait pu prélever les députés de la diaspora sur l’effectif actuel’’

‘’On aurait pu prélever les députés de la diaspora sur l’effectif actuel de l’Assemblée nationale. Nos amis de la majorité nous disent que cela ne prend pas beaucoup d’argent. Cette augmentation n’est pas méchant alors que ce n’est pas ça le problème.  Le problème, c’est l’image que cela renvoie ; on augmente les députés et les frais seront aussi revus à la hausse. Parallèlement, l’école ne marche pas, les enseignants sont en grève, les agents de la santé également. La problématique de l’emploi se pose, des jeunes meurent en Méditerranée. C’est cette image d’un Etat ‘’dépensif’’ que je rejette. S’y ajoute que les populations ne sont pas contentes des députés ; ils considèrent qu’on ne travaille pas. Par conséquent, il aurait été nécessaire d’augmenter la logistique de l’Assemblée nationale afin que les parlementaires puissent être présents partout.’’


HELENE  TINE (BES DU ÑAKK)

‘’Nous sommes d’accord pour les députés de la diaspora mais…’’

‘’Le contexte social ne nous permet pas d’utiliser nos maigres ressources pour offrir une surenchère de postes politiques. Nous venons de voir la création du Hcct. Et c’est 150 élus auxquels viennent s’ajouter 15 députés, cela fait combien en matière d’argent ? Nous sommes pour les députés de la diaspora mais on préfère qu’ils soient prélevés parmi ceux qui sont à l’Assemblée nationale. La plupart d’entre eux sont aux abonnés absents, ils ne viennent même pas en  plénière. On doit revoir le mode du scrutin, la manière dont on désigne les députés, la façon dont fonctionne le Parlement et mettre ces ressources dans d’autres secteurs. Vous avez vu des retraités marcher cette semaine à cause de leur pension dérisoire ; il faut également assister le monde rural parce que l’hivernage n’a pas été fructueux.  Si le peuple sénégalais savait que le vote du référendum allait aboutir à un sénat bis à travers le Hcct et l’augmentation du nombre de députés, il n’allait pas l’endosser.’’

HABIBATOU TRAORE

 

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