Le journaliste a encore passé la nuit au commissariat central
Devant faire face, hier, au procureur du tribunal de grande instance de Dakar, le journaliste Pape Alé Niang bénéficie d’un retour de parquet. Il est poursuivi pour les délits de divulgation de documents militaires sans autorisation de la hiérarchie, de nature à nuire à la défense nationale, appel à la subversion, recel et diffusion de documents administratifs estampillés ‘’secret’’ et propagation de fausses nouvelles.
Pape Alé Niang n’a pas été entendu hier, par le procureur de la République. En effet, l’administrateur du site Dakarmatin a bénéficié d’un retour de parquet. Arrêté dimanche dernier par les policiers de la Sûreté urbaine (SU), il lui est reproché les délits de ‘’divulgation de documents militaires sans autorisation de la hiérarchie, de nature à nuire à la défense nationale, appel à la subversion, recel et diffusion de documents administratifs estampillés «secret» et propagation de fausses nouvelles’’. Des actes punis par les articles 60, 80 et 363 du Code pénal.
Il a ainsi passé une nuit supplémentaire au commissariat central. Un de ses avocats, Me Khouraychi Bâ a fait un post sur sa page Facebook pour informer du face-à-face de leur client avec le procureur. ‘’Pape Alé Niang déféré à la cave du tribunal de grande instance en fin de matinée’’. Non sans renseigner sur son audition de la nuit du lundi. ‘’Hier, après notre départ, son audition nocturne à la Sûreté urbaine n’a pas été couronnée de succès : pas d’avocat, en dépit des appels répétés, refus du journaliste de répondre’’, regrette la robe noire.
Pour rappel, Pape Alé est entre les mains de la justice depuis dimanche. Il bénéficie du soutien des associations de la presse nationale. En conférence de presse, elles ont réclamé sa libération immédiate et sans condition. Ibrahima Lissa Faye a dénoncé les violences subies par les journalistes par les forces de l’ordre et par des manifestants. ‘’Les menaces sont de plus en plus réelles et nous craignons pour nos vies. Aujourd'hui, c'est Pape Alé ; demain, ça peut être quelqu'un d'autre’’, s’est inquiété Ibrahima Lissa Faye.
MAGUETTE NDAO