Sabodala affiche ses ambitions
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Malgré des efforts non-négligeables en matière de RSE et de développement durable, Endeavour Mining, la nouvelle mère de Sabodala Gold Operations, est attendue sur la formation des mains-d’œuvre locaux, les achats auprès des entreprises locales, entre autres.
Hier, au deuxième jour du Salon international des mines du Sénégal, le vice-président d’Endeavour Mining, (acquéreur de Teranga Gold), Abdoul Aziz Sow, est largement revenu sur la nouvelle stratégie de développent durable de la compagnie minière. L’objectif d’Endeavour et de sa filiale Sabodala-Mansowa, c’est certes de produire de l’or, mais surtout de le faire en toute sécurité. ‘’Pour nous, souligne le vice-président et non moins DG de SGO, la production de l’or doit se faire en toute sécurité, mais aussi dans le respect strict de l’environnement, des écosystèmes qui nous entourent, des droits des communautés riveraines, mais également dans le respect des règles de bonne gouvernance’’.
La particularité de la nouvelle stratégie, explique-t-il, c’est d’opérer une plus grande intégration des programmes allant dans le sens du développement durable. ‘’Ce n’est pas parce que nous avons échoué dans nos stratégies antérieures. Bien au contraire. Nos différents rapports annuels de responsabilité montrent combien nous impactons positivement, notamment en termes de création de richesses, d’investissements dans les pays où nous opérons, combien nous maitrisons la production de CO2… Et les indicateurs sont très positifs sur tous les plans’’, se défend Abdoul Aziz Sow.
Cela dit, fait-il remarquer, le secteur des mines se caractérise surtout par son dynamisme. Il faut, en conséquence, s’adapter en permanence. Il déclare : ‘’Il faut toujours s’adapter, s’ajuster dans ce milieu. Aussi, je dois rappeler qu’il y a eu la fusion entre Teranga Gold et Endeavour. A ce niveau également, même si les principes sont les mêmes, il fallait harmoniser. Notre objectif est d’aller vers le renforcement des acquis, notamment en termes de représentation des personnels non-expatriés.’’
Dans la même veine, il s’agira de tout faire pour booster les achats locaux auprès des fournisseurs locaux, dans les différentes zones de production. ‘’En tant que champion ouest-africain, on veut aussi être une référence en termes d’exploitation minière responsable et impacter positivement nos communautés’’, a rassuré M. Sy.
Malgré ce tableau reluisant décrit par l’entreprise, certains représentants des communautés ont déploré l’absence de certains services sociaux de base et plaident pour un renforcement du contenu local. ‘’Beaucoup de milliards sont souvent annoncés en termes d’achats locaux, mais les entreprises locales ont du mal à en profiter. Nous pensons qu’à ce niveau, il y a encore des progrès à effectuer’’.
Pour sa part, l’ancien député Cheikhou Oumar Sy, Président de l’Osidea, a regretté le non versement des fonds prélevés par l’Etat auprès des entreprises minières pour le compte des communautés. Il peste : ‘’C’est une mesure arbitraire qui ne repose sur aucune base légale. Les fonds ont été prélevés pour les communautés, il fallait les reverser aux collectivités. C’était des montants très importants, parce que c’est le cumul de dix ans. Je pense que ce sont les collectivités qui auraient dû attaquer la mesure de forclusion qui ne repose sur aucun fondement.’’
A cette interpellation, le secrétaire général du ministère des Mines a relevé un certain nombre de failles dans la loi qui rendent difficile, voire impossible la mise en œuvre des fonds d’appui et de péréquation dédiés aux collectivités territoriales.
MOR AMAR