Publié le 5 Jun 2018 - 08:04
SCENE DE PUGILAT DEVANT LA PRESIDENCE

Les 3 étudiants ‘’apéristes’’ s’excusent et écopent de 15 jours ferme  

 

Quinze jours de prison ferme. C’est la peine infligée, hier, par le juge du tribunal des flagrants délits de Dakar à trois jeunes de l’Alliance pour la République (Apr). Malgré leurs excuses, Birame Ndong, Ndiogou Thiaw et Cheikhou Khadim Niang ont été reconnus coupables des délits d’outrage à agent de la force publique dans l’exercice de ses fonctions, rébellion et violences et voies de fait.

Les prévenus ont été arrêtés, mercredi dernier, devant les grilles du palais qu’ils voulaient forcer pour être reçus par le président de l’Alliance pour la République, Macky Sall. Celui-ci avait accordé une audience aux étudiants républicains. Malheureusement, les prévenus et bien d’autres de leurs camarades se sont heurtés au refus des gendarmes, car leurs noms ne figuraient pas sur la liste des invités. Birame Ndong, se disant leader et candidat au poste de coordonnateur du Mouvement des élèves et étudiants républicains (Meer), a essayé de charger les membres de la Convergence des jeunes républicains (Cojer). ‘’Nous étions au nombre de 200 personnes.

Mais, sur place, nous nous sommes rendus compte que la liste a été changée et remplacée par celle de la Cojer’’, a commencé par narrer le prévenu avant de revenir sur les faits tout en clamant son innocence. ‘’Nous sommes entrés par la grande porte, mais le gendarme m’a interpellé lorsque je m’apprêtais à rejoindre mes camarades. Nous ne sommes pas entrés de force au palais. Je n’ai pas escaladé le mur, mais j’avoue qu’il y avait une bousculade à l’issue de laquelle j’ai réussi à entrer’’, s’est défendu Birame Ndong. Et de faire son mea culpa en soutenant : ‘’Je m’excuse vraiment. Mais mon intention n’était pas de causer du tort.’’

Son camarade Ndiogou Thiaw a, lui aussi, nié avoir escaladé le mur ou résisté à une quelconque force de l’ordre. ‘’Les gendarmes nous ont fait savoir qu’ils ne laisseraient entrer que 50 personnes. Je suis d’accord que nous étions plus remarquables ce jour-là, mais cela ne signifie pas que nous sommes coupables’’, a soutenu le jeune militant ‘’apériste’’ de Réfane. Etudiant en Licence 3 en Droit, Cheikhou Khadim Niang a, lui aussi, présenté ses plates excuses. Toutefois, il a indiqué qu’ils n’ont jeté aucune pierre, ni exercé de violences et qu’ils étaient bel et bien conviés.

Le ministère public a déploré le comportement des prévenus en leur rappelant que la présidence est une institution qu’ils doivent respecter. Mieux, il leur a fait comprendre qu’ils devaient se garder d’avoir un certain comportement, étant donné qu’ils sont membres du parti gouvernant. ‘’C’est une attitude irresponsable. Vous devez déferrer à l’ordre de la force publique et c’est ce qu’on attendait de vous. C’est désolant’’, a déploré le parquetier. Toutefois, même si les prévenus ont manqué de respect à une institution, le parquetier estime que ces derniers méritent le sursis, puisqu’ils n’avaient pas l’intention. Me Diallo a sollicité une application bienveillante de la loi.

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