Dans un discours tenu à Porokhane, en prélude au Magal de Mame Diarra Bousso, la sainte mère de Bamba, le khalife général des mourides est revenu sur l’importance des ‘’khassaïdes’’. Serigne Mountakha a recommandé à ses disciples de lire ‘’Matlabul Fawzeyni’’ au moins une fois par semaine.

En prélude à la célébration du Magal de Porokhane prévu le jeudi 25 janvier 2024, le khalife général des mourides a tenu à faire une déclaration. Serigne Mountakha Mbacké a dit que l’éducation est un prérequis pour tout aspirant. Et les ‘’khassaïdes’’ renferment tous les bienfaits, inconnus et connus, attendus et insoupçonnés. ‘’Je l’ai une fois dit à des frères mourides qui étaient venus me voir. Je leur avais dit qu’il faut aller étudier dans le seul but d’avoir des connaissances qui seront investies exclusivement dans la recherche consacrée aux ‘khassaïdes’. Ils sont un  nectar de bienfaits. Après des moments de méditation, je suis arrivé à cette conclusion. Il y a des ‘khassaïdes’ à lire pour faire du ‘tabarouk’ (le fait d’implorer le bien par l’intermédiaire d’un objet, d’une personne, d’un acte ou d’un lieu), bénéficier de la baraka qui y est attachée. Cette façon de lire est réservée à tout public, aux fins lettrés comme aux débutants. Il y a une deuxième lecture qui consiste  à  faire des exercices de méditation’’, a confié le patriarche de Darou Minam dans la note.

Dans la lecture méditative, a-t-il poursuivi, le lecteur cherche à comprendre le sens des vers, la signification des paroles de Serigne Touba. ‘’En vérité, personne n’a les capacités de les maîtriser, mais il faut s’y exercer. Et c’est cet exercice qui va nous permettre de savoir, d’avoir un aperçu de la dimension de Serigne Touba. Il a consacré toute sa vie aux ‘khassaïdes’. Faisant l’aller-retour entre son Seigneur Allah, son maître le Prophète (PSL) et sa personne. Ce qu’il faut en déduire, c’est que les ‘khassaïdes’ sont l’image et la quintessence de Serigne Touba. Le ‘tawfeeq’ est une grâce que Dieu  donne à qui Il veut. Cheikh Hamzatou (fils de Serigne Souhaibou Mbacké et petit-fils de Serigne Touba) est couvert de cette grâce. Toute son activité est rythmée par les  ‘khassaïdes’. Et les résultats ne sont pas faciles à avoir ni à cerner. Il a des ‘khassaïdes’. Il appelle au nom des ‘khassaïdes’ et avance au nom des ‘khassaïdes’’’, a témoigné le saint homme.

‘’Toutes ces valises sont remplies d’exemplaires de ‘Matlabul Fawzeyni’. Ce qui fait que le ‘ndigël’ (injonction) que j’avais à cœur de donner, il me l’a facilité. Je n’ai plus d’appréhensions là-dessus. Je peux avancer maintenant. Il est constant que le monde est toujours traversé par des soubresauts et des crises mettant en péril l’existence humaine. C’est pourquoi les anciens rois aristocrates ou chefs de communauté religieuse construisent des forteresses pour se protéger contre un ennemi qui les surprendrait. C’était des châteaux forts et solides, et quand l’ennemi les assaillait, ils pouvaient rester des mois sans pouvoir les atteindre, car n’ayant aucune possibilité de pénétrer dans le fort. Aucune de ces forteresses n’égale ‘Matlabul Fawzeyni’. C’est extraordinaire. Le fort que Serigne Touba nous a conçu et laissé s’appelle ‘Matlabul Fawzeyni’’’ a-t-il indiqué.

Avant de poursuivre : ‘’On ne peut même pas le comparer avec les anciennes forteresses. Les contradictions, les divisions et les altercations sans répit sont les mouvements ordinaires de la vie sur terre. C’est pourquoi Serigne Touba nous a conçu un refuge. Tout ce que le fidèle désire, le cheikh l’a demandé au Seigneur. Tout ce dont nous devons disposer, le cheikh l’a préparé. Et ses vœux ont été exaucés par son Seigneur. Serigne Touba nous a préfabriqué une forteresse depuis fort longtemps, dans la mesure où il connait bien les soubresauts de notre monde. Et dans mes réflexions, je me disais  qu’il faut que je donne un ‘ndigël’, que je recommande à chaque talibé qui en a la possibilité de lire chaque jour ‘Matlabul Fawzeyni’ avant de faire quoi que ce soit.  Que ceux qui le peuvent le fassent. Sinon, il faut essayer de le lire une fois par semaine. C’est facile’’.

Il est convaincu que ‘’si nous nous mettons à l’ouvrage, je ne parle même pas de Touba ou du Sénégal, mais cela pourra protéger et mettre en sécurité une grande partie du monde. Cheikh Hamza, voici ce qui devrait être ton occupation. Ton travail ne sera pas nul. Que tout le monde essaie de mieux connaitre ‘Matlabul Fawzeyni’ qui est la forteresse de chaque mouride, de chaque groupe, de chaque pays. Retournons aux ‘khassaïdes’ et ‘Matlabul Fawzeyni’ va nous protéger tous autant que nous sommes. Donnons, accordons plus d’intérêt aux ‘khassaïdes’, sachant qu’ils sont les traces de Serigne Touba. Quant au Coran, c’est notre tradition, notre quotidien. Il est scellé à notre cœur. Mais les ‘khassaïdes’ sont notre patrimoine, notre héritage, c’est notre grâce spéciale, exclusive. Attachons-nous au Coran’’.

Avant de préciser que les ‘’khassaïdes’’ constituent le champ que les mourides ne partagent pas avec personne d’autre, c’est leur exclusivité, leur ADN. ‘’C’est ce qui nous appartient à nous exclusivement et nous ne pourrons remercier son auteur Serigne Touba qu’en accordant plus d’intérêt à ses ‘khassaïdes’’’, dit-il.

CHEIKH THIAM