Les acteurs plaident pour plus d’assistance
La Fondation espagnole CEPAIM, en partenariat avec d’autres organismes dont le HCR, a organisé, hier vendredi à Dakar, une conférence pour ‘‘sensibiliser les populations’’ sur la situation des réfugiés. Avant de plaider pour ‘’plus de soutien’’ et de ‘‘protection’’ en faveur des personnes déplacées.
La situation des réfugiés et des personnes déplacées inquiète. C’est pour méditer sur la question, afin d’y apporter des solutions, que la Fondation espagnole CEPAIM, en collaboration avec d’autres organisations humanitaires dont le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et Horizon Sans Frontières, a organisé, hier, une conférence axée sur la sensibilisation des populations. Pour plus ‘‘d’assistance et de protection aux réfugiés’’.
C’est sur un vélo que l’humanitaire et cycliste espagnol Octaviano Golvez, Président de la fondation, a voyagé pendant quatre mois pour porter, dit-il, ‘’un message à l’Afrique’’ : ‘’Celui de la sensibilité et de la solidarité au sort des migrants et réfugiés.’’ La fondation CEPAIM, qui œuvre dans des actions sociales et humanitaires, a voulu, à travers cet évènement, a assuré son représentant au Sénégal Mame Mbargane Thiam, sensibiliser les populations et les autorités à prendre en compte la situation des réfugiés, surtout ceux qui sont touchés par les conflits armés. ‘‘Plusieurs millions de personnes dans le monde, en majorité des femmes et des enfants, fuient constamment leur pays pour échapper à la guerre, aux violences, aux catastrophes naturelles et au non-respect des droits humains’’, a relevé M. Thiam. Les réfugiés ainsi que les déplacés sont ‘‘particulièrement vulnérables et tributaires’’ de la protection et de l’aide internationales. C’est compte tenu de cela, indique-t-il, que le besoin se sent de plus en plus ‘’urgent et impérieux’’ dans la sensibilisation et dans l’assistance vis-à-vis des réfugiés, migrants et personnes déplacées.
Aussi, de l’avis du représentant de CEPAIM au Sénégal, les réfugiés ‘’vivent le calvaire et n’ont aucun appui considérable’’ et c’est ce qui, affiche-t-il, explique qu’ils fuient leur lieu de résidence à la recherche de milieux sûrs et d’espaces beaucoup plus cléments. C’est pour sensibiliser l’opinion et appeler le monde à une solidarité que ‘‘la Fondation CEPAIM a entrepris la campagne ‘’12 millions de coups de pédale’’ portant le message par voie cycliste à 40 villes d’Espagne, de France et en Afrique’’, a fait savoir M. Thiam.
Le cas de l’Afrique… diagnostiqué
Le Haut-Commissariat des Nations Unies, prenant part à cette cérémonie, est revenu sur son dernier rapport publié en juin 2015 sur la situation des réfugiés dans le monde. Ledit document faisait état de 65,5 millions de personnes déplacées, ‘‘contrairement aux années précédentes’’.
Selon la représentante en Afrique de l’Ouest, Monica Rohmer, près de 20 millions d’entre elles ont franchi une frontière internationale, tandis que d’autres ont fui leur pays, souvent à cause de ‘‘conflits armés’’. L’émissaire du HCR de souligner : ‘‘Face à l’indifférence et à l’absence réelles de politiques d’intégration de la part de certains Etats africains, les réseaux mafieux occupent le terrain pour commettre toutes sortes d’abus envers les réfugiés.’’ Le nombre de personnes déplacées et de réfugiés ne cessant de grimper et leurs ‘‘dures conditions de vie’’ s’intensifiant, le Haut-Commissariat, ‘‘très regardant’’ sur le cas des réfugiés, ‘‘est toujours prompt’’ à s’enquérir de leur situation en leur venant en aide sous diverses façons.
L’Afrique reste le continent le plus touché par ce fléau. ‘‘Les migrations et les situations de crise débouchant sur des déplacements massifs des populations sont importantes dans le continent’’, a constaté Monica. C’est dans ce contexte, selon la commissaire, que les campagnes de sensibilisation doivent se ‘‘faire le plus sentir’’. ‘’La traite et le trafic d’êtres humains constituent une source essentielle des migrations irrégulières et de tragédies humaines en Afrique de l’Ouest et en Méditerranée, surtout avec la crise libyenne’’, note-t-elle.
De l’avis de Boubacar Sèye, représentant de l’organisation internationale Horizon Sans Frontières au Sénégal, les droits des migrants-réfugiés ‘‘ne sont pas bien tenus en compte dans le continent africain’’. Cela est dû, selon lui, à une ‘’absence de politique migratoire et à un échec’’ des politiques d’intégration.
LAMINE DIAGNE (STAGIAIRE)