Une novice «entre les mains de Senghor»
Éditée par Harmattan France et vendue par la branche sénégalaise de l'éditeur, Soxna Diarra Bousso Ndao en est à son premier livre. Une trilogie dénommée «Magenta», histoire classique d'un coup de foudre entre un jeune homme de bonne famille et une fille aux charmes vénéneux...
En vacances au pays, elle a rendu visite à EnQuête pour se présenter et dire un mot d'un ouvrage dont elle dit avoir découvert les personnages en écrivant.
Ses études secondaires et supérieures ne la prédestinaient pas à une carrière de romancière. Le Brevet de fin d'études moyennes (BFEM) en poche en 2000 alors qu'elle était élève au Lycée Thierno Seydou Nourou Tall, Soxna Diarra Bousso Ndao est orientée en série scientifique. Sans coup férir, elle franchit les obstacles du secondaire aux cours Sainte-Thérèse. Aucune classe de reprise. Survient naturellement le Bac S1 en 2004 et s'ouvrent les portes de la France.
Très tôt, Soxna Diarra opte pour des études en économie de développement et décroche un master dans ce domaine à l'Université Ouest la Défense de Paris. Ensuite, elle complète sa formation par un autre master, cette fois en économie internationale à la Maison des Sciences économiques de la Sorbonne. Âgée de 26 ans aujourd'hui, elle devient auteure d'une trilogie éditée par Harmattan France. «Magenta» est le titre de l’œuvre sortie en avril dernier.
En vacances au Sénégal, la jeune romancière a rendu visite à EnQuête pour nous parler de l'ouvrage mais aussi de son amour pour l'écriture. «C'est un exutoire pour moi. J'ai commencé à écrire dans le journal de mon école. Après, c'étaient de petites choses par-ci et par-là», explique-t-elle «Et au fur et à mesure, les écrits se sont accumulés dans mes tiroirs.»
«Entre les mains de Senghor, Sartre, Baudelaire»
La facilité d'écriture dont elle se prévaut, c'est son «amour pour la lecture» qui le lui a donnée, dit Soxna Diarra. Un héritage de sa maman qui l'a mise «entre les mains» de grands auteurs comme Léopold Sédar Senghor, Victor Hugo, Charles Baudelaire, Jean-Paul Sartre... Avec une «inspiration débordante» et une muse que la musique fait parler, elle accède à une fécondité dans l'écriture à laquelle elle ne s'attendait pas forcément. D'un petit texte à l'autre, elle finit par créer une histoire dont elle dit n'en connaître que le début.
«Ma famille a eu l'idée de m'orienter vers un professionnel vu que mes tiroirs débordaient de mes écrits», se souvient-elle. «L'objectif était que ce professionnel-là me dise ce qu'il pensait de mes productions.» C'est ainsi que ses pas sont guidés vers Harmattan France où elle dépose son manuscrit. Lasse d'attendre un signe de la maison d'édition, Soxna Diarra, un beau jour, s'en va réclamer ses bribes de textes. Mais on la fait encore attendre. Et ô surprise, elle qui cherchait juste «un avis pour mieux affûter sa plume» est rappelée par la maison d'édition. «Mon interlocuteur m'a dit : 'c'est très bien, c'est volumineux, mais j'en veux un autre'.» C'est ainsi qu'est née cette trilogie dénommé «Magenta».
«Magenta», c'est «le vice attendrissant d'un garçon de bonne famille, de bonne facture, qui s'appelle Nourou. Il vit dans une bulle en cristal. C'est un fils de... Il fréquente une des plus grandes écoles de Dakar, et un soir dans un bar, il rencontre une jeune femme prénommé Garmi, aux charmes vénéneux, manipulatrice, vénale, machiavélique également. Pour Nourou, c'est le coup de foudre. Entre eux, se noue une relation faite de hauts et de bas. Au fur et à mesure des trois tomes, Nourou ne peut s'en défaire. Je ne dirais pas qu'il aime Garmi mais il l'adore avec une dévotion totale, d'où le titre», résume Soxna Diarra.
Aujourd'hui, la jeune romancière avoue être inspirée par la jeunesse dans ce livre. Mais rien n'a été prémédité, jure-t-elle. La preuve ? Elle reconnaît n'avoir découvert le personnage principal, Nourou, qu'au fil d'un manuscrit qui lui aura pris six mois de labeur et de réflexion. D'où sa volonté de laisser «Magenta» faire son chemin...
BIGUÉ BOB
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