SUPPOSÉE INTERDICTION DE VISITE A KARIM WADE
La défense dénonce des actes de torture
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Les avocats de Karim Wade considèrent que leur client est injustement privé de visites. Dans un communiqué, ils dénoncent une violation des droits de l'Homme. Une source judiciaire parle de lenteurs liées à une affectation.
Les avocats de Karim Wade sont très remontés contre l’État. La raison de leur courroux s’explique par les visites dont Karim Wade serait privé. Dans un communiqué parvenu à ‘’EnQuête’’, la défense considère que ‘’l’État du Sénégal vient de franchir un nouveau pas dans la violation de ses engagements internationaux et la négation de droits de l’Homme de Monsieur Karim Wade’’. Les robes noires accusent les autorités ‘’de priver’’ leur client de ‘’toute visite de la part de sa famille, de ses proches, de ses amis et de ses soutiens’’.
Tout en précisant que cette situation perdure depuis trois semaines, les avocats soutiennent que la seule explication fournie par la Cour de Répression de l’Enrichissement illicite (CREI) est ''qu’il s’agit d’instructions provenant de la hiérarchie’’. Pour les conseils, il s’agit tout simplement d’un ''isolement'' constitutif ‘’d’actes de torture au sens du droit international des droits de l’Homme’’.
A leurs yeux, cette situation a toujours prévalu depuis l’incarcération de leur client. ‘’Depuis, tous les subterfuges et astuces ont été utilisés pour restreindre son droit de visite, en accompagnant la délivrance des permis de visiter un détenu le concernant de restrictions, de limitations sur fond de tracasseries et de refus arbitraires’’, fustigent-ils, tout en soulignant que ‘’des milliers de personnes se sont vu refuser sans explication et sans recours leur demande d’autorisation de visite’’.
Au regard de cette situation, les avocats de l’ex-ministre d’État ‘’exigent de la part de l’État du Sénégal la cessation immédiate de cette violation’’. Aussi, invitent-ils l’État ''à se conformer à ses engagements internationaux, notamment, au tire de la convention contre la torture et les traitements et peines humiliants et dégradants de 1984 et à respecter son propre droit’’.
Une voix autorisée évoque des lenteurs
Au moment où les avocats de Karim Wade dénoncent une privation de visites dont serait victime leur client, une source judiciaire s’inscrit en faux. Notre interlocuteur renseigne qu'il appartient désormais au parquet spécial de délivrer les permis de visite, puisque la commission d’instruction a déjà fini son travail et lui a transmis le dossier. Sans être tout à fait formel, notre source nie une quelconque privation.
Notre interlocuteur considère qu'il s'agit là de lenteurs. Il renseigne que trois greffiers sont mis à la disposition de la commission d’instruction de la CREI, tandis qu'un seul est au parquet spécial. Or, celui qui y était affecté jusque-là a été relevé de ses fonctions pour des manquements. Notre source de renseigner que son remplaçant n’a rejoint l’équipe qu’hier mercredi. Ce qui lui fait croire qu’il s’agit tout simplement de lenteurs.
À propos d'un possible refus de visite à l'ex-président Wade, notre source judiciaire botte en touche. ‘’Est-ce qu’il en a formulé la demande ? Car personne ne lui aurait refusé le permis’’, tranche-t-elle, avant d’ajouter pour conforter sa position : ‘’Viviane Wade n’a jamais été privée de visite. D’ailleurs, elle ne s’est jamais présentée. A chaque fois qu’elle en avait besoin, elle a envoyé ses avocats ou certains responsables libéraux.’’
FATOU SY
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