Publié le 30 Aug 2013 - 16:50
SUSPENSION DU PAIEMENT DES PRIMES A L’UCAD

Le Saes Dakar sonne la révolte ce matin

 

 

Pour cause de non approbation du budget de l’Ucad, l’Agent comptable particulier a décidé de bloquer les mandats des primes et des heures supplémentaires. De quoi mettre les professeurs dans tous leurs états.

 

Colère de professeurs ce matin à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. En Assemblée générale, le Syndicat autonome des enseignants du Supérieur (SAES) se penche sur la situation qui défraie la chronique et enfle les bruits de couloirs à l’UCAD. Un détour à l’Agence comptable laisse paraître un calme souvent perturbé par des va-et-vient de jeunes étudiants. Ici, on murmure, on chuchote… mais rien n’est audible. Pourtant, c’est un réel coup de massue que les occupants de ces portes qui s’ouvrent et se referment ont donné au corps enseignant en décidant de ne pas payer les primes de voyage et heures supplémentaires tant que le ministre des Finances ne donne pas son  approbation. Un acte que les professeurs ont trouvé ‘’offensant’’ et ‘’injuste’’.

L’argument contre la nouvelle nomenclature financière nécessitant un rééquilibrage du budget semble fallacieux à leurs yeux. ‘’Le cas de l’université Cheikh Anta Diop est assez complexe parce que sur une subvention étatique de 20 milliards de F Cfa, l’Ucad doit faire face à une masse salariale de 23 milliards. Ce qui veut dire que dès le départ, le budget de l’université de Dakar a été déséquilibré. Les gens ont toujours voté à l’Assemblée de l’université des budgets qui n’ont jamais été les vrais budgets de l’édifice, tout le monde le sait’’, pestent les enseignants.

Le coordonnateur des sections SAES du Campus de Dakar, Lansana Konaté, exige que la situation soit décantée dans les plus brefs délais. ‘’Nous ne serons pas les victimes de cette affaire. S’il y a un problème entre le ministère et l’Agence comptable, ils n’ont qu’à le régler entre eux. Ces gens vont nous entendre’’, gronde l'universitaire. Interpellé sur la question, Moustapha Samb, ancien porte-parole du Saes, précise cependant que cette affaire ne concerne que les enseignants de la section Saes de Dakar, les autres universités du pays n’étant pas concernées. Mais pour Lansana Konaté, ‘’il faut très vite trouver une solution à cette situation parce que nous avons des collègues qui doivent voyager, même si le recteur vient de nous informer qu’il est impossible de faire une réservation d’ici à la fin du mois parce que les avions sont pleins’’.

‘’Nous réagirons aux articles parues dans EnQuête…’’

Les questions précitées seront discutées à l’assemblée générale de ce matin. ‘’Nous avons fait plus que des sacrifices pour sauver cette année scolaire, ça suffit’’. Les membres du Saes ont promis d’exploiter la tribune offerte par cette assemblée générale pour répondre aux articles parus dans le journal EnQuête dans ses livraisons des 2 et 3 juillet derniers. Des articles qui retraçaient l’audit du cabinet C2AD qui mettant à nu des dérives dans la gestion de l’université Cheikh Anta Diop. ‘’Nous réagirons aux articles parues dans EnQuête. C’est le secrétaire général national du Saes qui avait parlé mais cette fois-ci, c’est la coordination de Dakar qui va le faire ; on a voulu attendre quelques éclairages avant de le faire et tout est ok présentement’’. Par rapport à un lien éventuel entre ces articles et le blocage des primes par l’Agent comptable, M. Konaté reconnaît qu’on ‘’peut le penser’’ même s’il a voulu être prudent : ‘’Nous, on ne réagit pas comme ça parce que nous sommes dans un milieu où tout le monde est intelligent, on ne peut pas partir de non dits. Ce que l’on sait, c’est que l’Agent comptable particulier a écrit et a justifié son acte. On se contente de ça. En plus, lui, il n’a pas été accusé, (mais) plutôt l’administration de l’université. On s’en tient à ce qu’il a expliqué comme cause’’. Ce matin, jour de colère enseignante.       

 

 

Moustapha Sambe

Le problème est lié aux sommes dues qui constituent ce que l’université doit aux enseignants en dehors des salaires. Ce sont donc les heures complémentaires, les primes de recherche et éventuellement les voyages d’études annuelles. En dehors donc des salaires, l’Etat dit qu’il ne considère pas ces autres formes de revendications comme étant prioritaires. Aujourd’hui, l’Agence comptable de l’université qui rencontre des problème de finances pour payer les sommes dues à fait comprendre au recteur de l’université Cheikh Anta Diop qu’elle ne peut plus s’occuper de ces sommes parce que le budget n’est pas encore approuvé par le ministère des Finances. Il faut noter qu’actuellement, il y a des réformes dans la conception même des budgets. Ce qui fait que le ministère des Finances tarde à approuver les budgets parce qu’il y a un travail préalable à faire et d’autres questions techniques à gérer. Bien évidemment, cette situation a mis en colère les enseignants qui vont à coup sûr vivre les conséquences de cette situation.

C’est pourquoi demain, ils vont faire une Assemblée générale au Campus de Dakar pour dénoncer et éventuellement prendre des décisions. Aujourd’hui, les problèmes qui ne relèvent pas des salaires sont gérés par les coordonnateurs de campus, le bureau national du SEAS ne s’occupe plus de cette tâche. L’Assemblée générale ne concerne que Dakar parce que les heures complémentaires et les primes de recherche sont gérées par chaque université.  

 

 

 

 

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