Publié le 14 Aug 2021 - 18:49
TENSION SUR LE MARCHÉ DU SUCRE

La Cnts demande des explications de la Direction du commerce intérieur

 

La Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts) demande à la Direction du commerce intérieur de justifier la pénurie de sucre notée, ces derniers temps, sur le marché national.

 

La Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts) s’inquiète, de plus en plus, de la situation socio-économique de notre pays et tire la sonnette d’alarme quant aux conséquences sur la paix sociale. ‘’A cela s’ajoute la hausse répétitive des prix, la spéculation et la rétention de stocks de certaines denrées de premières nécessités avec de lourdes conséquences sur le bien-être des populations déjà fortement éprouvées par la 3ème vague de la pandémie de Covid-19. Le sucre devient une denrée rare sur le marché et pourtant nos investigations auprès de la direction de la Compagnie sucrière sénégalaise nous renseignent de la disponibilité de ce produit en quantité. Nous appelons la Direction du commerce intérieur à justifier le pourquoi de la pénurie, car, l’Etat a l’impérieux devoir de protéger les populations contre d’éventuelles spéculations sur les produits de consommation courante’’, plaide la Cnts dans un communiqué reçu hier, à EnQuête.

Dans les industries alimentaires, elle souligne que la dernière mesure gouvernementale, à savoir l’introduction d’une nouvelle taxe sur les bouillons, menace près de 5 000 emplois au niveau de la société Patisen, un leader dans les chaines d’approvisionnement. ‘’Malgré la bonne volonté des organisations syndicales de travailleurs à respecter leurs engagements contenus dans le Pacte national de Stabilité sociale et d’Emergence économique, force est de constater que l’Etat et les employeurs ne jouent pas le jeu pour l’apaisement du climat social. En effet, nous assistons de plus en plus à des violations fréquentes de la liberté syndicale dans des entreprises du service public. C’est le cas au niveau du ministère de la Pêche et de l’Economie maritime où le Secrétaire général du Syndicat Cnts a été affecté à Saraya, dans des locaux insalubres. Son seul tort est d’avoir revendiqué de meilleures conditions de travail’’, dénonce la confédération.

Chasse aux sorcières

Au niveau de la Radiodiffusion télévision sénégalaise, les syndicalistes relèvent que les responsables syndicaux de la Cnts et du Synpics, ainsi que d’autres militants ont été relevés de leurs fonctions et mis à la disposition de la Drh pour avoir participé à une action syndicale. ‘’Nous avons également constaté que sous le prétexte de la pandémie de la Covid-19 qui est une situation exceptionnelle, des employeurs en profitent pour procéder à des licenciements pour motifs économiques. C’est le cas au niveau de l’Hôtel King Fahd Palace, où la Direction générale a licencié 76 travailleurs. Cette même direction refuse d’appliquer la rotation. Seuls 95 travailleurs sont en chômage technique durant toute la période de la pandémie avec 50% de leurs salaires, alors que 131 travailleurs permanents et 30 journaliers continuent de travailler pendant toute la période avec un salaire de 100% ; ce qui constitue une injustice sociale incompréhensible. La signature récente d’un Pacte de stabilité sociale dans le secteur du tourisme et du transport aérien n’a pas répondu à l’attente des travailleurs, malgré les engagements des chefs d’entreprises’’, souligne la Confédération.

Dotation des écoles en tenues scolaires, une ‘’nouvelle épine’’ pour le secteur

Dans le secteur de l’éducation au-delà des accords signés non respectés qui font grincer des dents, notre source note que la question de la dotation des écoles en tenues scolaires, ‘’sans aucune concertation’’ avec les acteurs de l’éducation, se pose aujourd’hui comme une ‘’nouvelle épine’’.

‘’Dans le secteur de la santé, la vitesse de propagation du coronavirus a atteint une proportion inquiétante dans notre pays avec une moyenne de dix décès par jour. Malgré l’expérience de notre pays en matière de gestion des épidémies et les efforts du gouvernement en termes de prévention, le Sénégal se place parmi les pays les plus touchés d’Afrique. Pourtant, les braves travailleurs de ce secteur, ces soldats en première ligne de la lutte contre la pandémie qui consentent d’énormes sacrifices, réclament le paiement des sommes allouées comme primes pour la prise en charge des malades dans les CTE’’, regrette la centrale syndicale.

Pendant ce temps, il est souligné dans le texte que les travailleurs de la société MEDIS, la seule industrie de fabrication de médicaments, sont dans le désarroi. Et ‘’ne comprennent pas’’ pourquoi l’entreprise tarde à démarrer, malgré les instructions du président de la République. ‘’Il en est de même des 89 travailleurs de SANOFI, menacés de licenciement dans cette période de concentration de toutes les forces pour lutter contre la pandémie. A la société des Grands Moulins de Dakar, la direction générale ne cesse de s’immiscer dans les affaires syndicales et les dernières élections de délégués du personnel ont encore été l’occasion pour cette dernière de s’illustrer. D’ailleurs, il a fallu la mise en demeure de l’Inspection régionale du Travail et de la Sécurité sociale pour que la Direction de cette société accepte le résultat des élections de délégués du personnel consacrant une large victoire de l’Intersyndicale des travailleurs’’, renchérit le communiqué.

MARIAMA DIEME

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