Publié le 17 Jun 2017 - 22:54
TENTATIVE DE VIOL ET PEDOPHILIE SUR SA ‘’FILLE’’ MINEURE

Le Guinéen Fodé Camara lavé à grande eau par la partie civile

 

Placé sous mandat de dépôt depuis le 31 mai dernier, le maçon Fodé Camara a été relaxé hier, par le tribunal des flagrants délits de Dakar. Il a été attrait pour tentative de viol et pédophilie sur sa nièce, âgée de moins de 13 ans. Qui l’a lavé de tout soupçon au cours du procès.

 

D’origine guinéenne, Fodé Camara vient de se sortir d’un terrible guêpier. Il a comparu hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, pour les chefs de prévention de viol et de pédophilie. Ceci, au préjudice de sa nièce F. S, âgée de moins de 13 ans.  Demeurant à Thiaroye, plus précisément à Hamdallah, le maçon de 52 ans a véhémentement contesté les faits qui lui sont reprochés. Mieux, il a été blanchi par la partie civile. En effet, rapidement, le procès a pris les allures d’une pièce où la fillette devait sauver à tout prix ‘’l’oncle Fodé’’ cité dans cette affaire de mœurs qui pollue, depuis quelques jours, l’atmosphère familiale. En effet, le prévenu est l’époux de sa tante maternelle. Elle l’appelle affectueusement papa.

Face à la présidente du tribunal des flagrants délits de Dakar, la petite fille a déclaré qu’elle connaît bien Fodé Camara. ‘’C’est mon père’’, a-t-elle déclaré d’une voix menue. Selon F. S, le jour des faits, elle était en train d’uriner dans une maison en construction, lorsque 3 hommes sont venus interpeller Fodé Camara. ‘’Ils ont dit que mon père m’avait violée’’, a relaté la mineure qui n’a même pas atteint ses 10 ans. Profitant de cette brèche, le maçon a expliqué qu’à ses heures perdues, il est transporteur de sacs de sable. Ainsi, il est souvent accompagné par des enfants qui l’aident dans ce travail et lui servent parfois d’interprète. En contrepartie, il leur donne de l’argent.

‘’Ce jour-là, j’ai appelé F. S, car mon patron ne m’avait pas encore payé et il se faisait tard. C’était au crépuscule. Quelques minutes après, j’ai reçu ma paie qui s’élevait à la modique somme de 6000 F CFA. En décidant de rentrer, ma nièce m’a fait part de son envie d’aller se soulager. Là, je lui ai demandé d’entrer dans la maison en chantier qui se trouvait en face pour satisfaire son besoin. Je l’attendais à côté’, a-t-il narré. Fodé Camara a ajouté que c’est sur ces entrefaites que les trois individus sont venus l’accuser de viol, en ameutant le voisinage. ‘’Ils m’ont dépouillé de tout mon argent, avant d’enlever la culotte de la petite’’, a-t-il soutenu. Des propos corroborés par la partie civile.

La colère du représentant du Parquet

Pourtant le juge est revenu sur la déposition d’un des témoins du nom d’Abdoulaye Lô. Ce dernier a déclaré que le sieur Camara a été trouvé sur la fille, dans un endroit isolé. Que la culotte de cette dernière a été retrouvée dans la poche arrière du pantalon qu’il avait abaissé. De plus, le tribunal a fait remarquer que F. S a changé de version. Car, à la gendarmerie, elle avait indiqué : ‘’Mon papa m’a emmenée dans une maison inachevée, a enlevé ma culotte et s’est accroupi entre mes jambes’’. Homonyme et non moins coépouse de la mère de la fillette, F. C. D a été appelée à la barre. Elle a fait savoir qu’elle était au marché, au moment des faits. ‘’On m’a téléphonée pour me mettre au courant de ce qui venait de se passer. Sur les lieux, des témoins m’ont dit que la fille a été abusée et que je devais l’emmener à l’hôpital pour un examen médical’’, a-t-elle servi.

Le président lui a demandé de confirmer si c’est sa ‘’fille’’ qui a tenu les déclarations qu’on lui prête dans le procès-verbal d’enquête, dans la mesure où elle était présente. ‘’Je ne m’en rappelle pas’’, a argué la dame. Ce qui a fait sortir le représentant du parquet de ses gonds. ‘’Ce sont des faits extrêmement graves et vous devez éclairer la lanterne du tribunal. C’est parce qu’il est de votre famille que vous ne voulez pas l’enfoncer’’, a-t-il fulminé. En effet, F. C. D a des liens de parenté avec la femme du prévenu. Les débats d’audience clos, le Substitut du procureur s’est rapporté à la sagesse du tribunal.

Pour sa part, l’avocat de la défense a déploré l’absence d’interprète à l’enquête préliminaire. Egalement, il a souligné qu’on ne peut rien retenir dans ce dossier, qui ne repose que sur une supposition, pour entrer en voie de condamnation. Suffisant pour que le conseil sollicite la relaxe pure et simple ou au bénéfice du doute. Rendant sa décision, le juge a prononcé la relaxe pour le prévenu en détention préventive, depuis le 31 mai dernier. 

AWA FAYE

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