Les chiffres du carnage
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Les forêts de sud du pays sont victimes d’une agression jamais égalée. Les 5 derniers mois, plusieurs camions, des centaines de rondins, près d’un millier de lottes et des dizaines de billons ont été saisis. Dix personnes dont 7 gambiens ont été interpellées et remises entre les mains de la justice.
Le sud du pays est une plaque tournante du trafic de bois. Les chiffres rendus publics le montre à suffisance. Ils proviennent d’opérations combinées et de patrouilles nocturnes comme diurnes, menées sur le terrain par les agents des Eaux et forêts, de chasse et de conservation des sols, depuis le début de l’année. Ces opérations ont bénéficié de l’appui et de l’accompagnement de l’armée et des agents des forces de défenses et de sécurité, vu le contexte d’insécurité qui règne dans la région et les enjeux liés au trafic international de bois.
Selon nos informations, des résultats probants ont été obtenus, lors de ces cinq premiers mois de l’année. Ils donnent aussi une idée sur l’agression dont sont victimes les forêts de cette partie du pays.
Les statistiques, dont EnQuête détient copie, renseignent que 120 rondins et 75 billons de véne, 11 billes de Caïlcedrat et 4 billons de Caïlcedrat, 600 lattes de rônier, 5 billes de fromager dont 68 poutrelles, 3 billes de Santan, et 5 billons de Linké ont été saisis. A cela s’ajoute, selon nos informations, une importante quantité de bois coupé et chargé sur 3 camions dont un gambien et deux sénégalais. Les trafiquants, précisent nos informateurs, ciblent les forêts de Tandine (Sindian), Dombondir, Tambacounda (Diouloulou), Camaracounda, Macouda, Ebinako (Djiniaki), Kaba Séléty (Diouloulou), les forêts classées de Kalounayes et de Koulaye, les terroirs de Coubalan et de Djiguinoum.
10 personnes arrêtées dont 7 Gambiens
Lors de cette période, poursuivent nos sources, les agents, de concert avec les hommes en tenues, ont aussi mis la main sur 47 kg de chanvre indien et une moto. Au total, renseignent nos sources, ces différentes opérations et patrouilles ont permis aussi d’interpeller dix personnes dont 7 gambiens et 3 sénégalais. Elles ont été remises entre les mains de la justice. Elles ont écopé des peines différentes dont la plus élevée est de 2 ans ferme.
Afin de renforcer la lutte contre l’exploitation forestière clandestine et le trafic de bois vers la Gambie, un certain nombre de suggestions ont été faites. Selon nos interlocuteurs, il s’agit de la dotation aux agents des Eaux et forêts d’armes de gilets de protection et de casques, du renforcement des effectifs du secteur forestier de Bignona pour un meilleur contrôle des zones frontalières et du système de surveillance par la dotation en drones. Il est aussi demandé une augmentation des moyens de transport, pour faciliter les déplacements des agents et leur présence dans ces zones enclavées, entre autres.
CHEIKH THIAM