Le pasteur Joseph, ses fidèles Victor et Babacar Wone ont fait face, hier, aux juges de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar. Accusés de détention et de trafic intérieur de drogue, ils ont contesté avec véhémence les faits qu’ils avaient pourtant reconnus à l’enquête. 

 

En février 2019, alors qu’il venait juste d’être gracié, le Nigérian Joseph a été arrêté au sortir d’une église, à Grand-Yoff. Il avait en sa possession 300 grammes de cocaïne. La drogue était estimée à trois millions de francs CFA. Selon les éléments de l’enquête, il aurait acquis le produit prohibé auprès de son compatriote, le pasteur Victor, qu’il a connu grâce à Babacar Wone qui les a conduits à l’église. Les enquêteurs qui les avaient à l’œil, ont élaboré un plan minutieux, en faisant une commande de 2,5 grammes de la drogue auprès de Babacar. Ce dernier a clamé son innocence.

 

Selon lui, il s’est injustement retrouvé dans cette cause. Agent immobilier de son état, il déclare au prétoire que c’est après avoir fait visiter au pasteur un appartement qu’il a été arrêté. ‘’De retour de la visite d’un appartement, des policiers ont débarqué chez moi à 23 h 35 mn. Je les prenais même pour des bandits, car ils m’ont violenté et ont pris mes affaires avant de m’embarquer’’, a-t-il affirmé, en précisant que les policiers n’ont pas trouvé chez lui de la drogue.

 

Balayant d’un revers de main toutes ses déclarations consignées dans le PV, il soutient que les flics ne l’ont jamais appelé. 

 

Ses coaccusés ont, à leur tour, adopté le même système de dénégation. Entendu, le pasteur Victor nie être un dealer. Mieux, il jure n’avoir jamais vendu de la cocaïne à Babacar, comme l’ont mentionné les enquêteurs dans le PV. Il en est de même pour Joseph qui avait été condamné à 2 ans de prison pour offre et cession de drogue. Alors qu’il avait dit à l’enquête qu’il n’est qu’un usager, hier, il a fait un revirement total. Si l’on se fie à ses déclarations, il n’a jamais été condamné. Il renseigne également que les propos que les enquêteurs lui ont prêtés ne sont pas de lui. 

 

Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public est resté convaincu de la culpabilité des accusés. A cet effet, il a requis un an de prison ferme contre Joseph et 10 ans de réclusion criminelle à l’encontre de Babacar Wone et du pasteur Victor. 

 

Les avocats de la défense ont, de leur côté, sollicité l’acquittement des comparants. La chambre criminelle rendra sa décision le 6 juillet prochain.