Publié le 27 Nov 2020 - 16:39
UN PRODUCTEUR TABASSÉ À PARIS

Une enquête ouverte, 3 policiers suspendus

 

Trois policiers ont été suspendus de leurs fonctions ce jeudi 26 novembre après le passage à tabac d'un producteur de musique, documenté par une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux. 

 

En pleine polémique sur le droit de filmer les forces de l'ordre en opération et l'évacuation musclée d'un camp de migrants à Paris, une nouvelle affaire de violences policières a éclaté ce jeudi en France après la publication d'une vidéo du site d'information Loopsider.

Les images sont d'une rare violence. Elles montrent notamment un homme noir appelé « Michel » roué de coups par trois fonctionnaires de police dans l'entrée d'un studio de musique du XVIIe arrondissement de la capitale. « On m'a dit sale nègre plusieurs fois et en me donnant des coups de poing », a-t-il dénoncé en venant porter plainte avec son avocate au siège parisien de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).

« Des gens qui doivent me protéger m'agressent (...) je n'ai rien fait pour mériter ça », a-t-il poursuivi devant la presse, « je veux juste que ces trois personnes soient punies par la loi ». Sitôt les images diffusées sur les réseaux sociaux, Gérald Darmanin a demandé au préfet de police de Paris Didier Lallement de suspendre les policiers concernés. Dans une rare déclaration publique, le procureur de Paris Rémy Heitz a souhaité que l'IGPN, saisie du dossier, enquête « le plus rapidement possible ». « C'est une affaire extrêmement importante à mes yeux et que je suis personnellement depuis samedi », a-t-il dit à l'AFP.

Coups et grenade lacrymogène

Selon leur procès-verbal consulté par l'AFP, les trois policiers sont intervenus samedi dernier pour tenter d'interpeller « Michel » pour défaut de port du masque. « Alors que nous tentons de l'intercepter, il nous entraîne de force dans le bâtiment », écrivent-ils.

Mais les images de la vidéosurveillance du studio de musique, également consultées par l'AFP, révèlent un scénario bien différent. On voit les trois fonctionnaires de police entrer dans le studio en agrippant l'homme puis le frapper à coups de poing, de pied ou de matraque. Dans leur rapport, les policiers ont écrit que l'homme les avait frappés. Selon ces mêmes images, « Michel » résiste en refusant de se laisser embarquer, puis tente de se protéger le visage et le corps. Mais il ne semble pas porter de coups.

La scène dure cinq minutes. Dans un second temps, des personnes qui se trouvaient dans le sous-sol du studio parviennent à rejoindre l'entrée, provoquant le repli des policiers à l'extérieur et la fermeture de la porte du studio. Les policiers tentent ensuite de forcer la porte et jettent à l'intérieur du studio une grenade lacrymogène. Suite à cette interpellation, l'homme a dans un premier temps été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête ouverte pour « violences sur personne dépositaire de l'autorité publique » et « rébellion ».

Mais le parquet de Paris a classé cette enquête et ouvert mardi une nouvelle procédure cette fois pour « violences par personnes dépositaires de l'autorité publique » et « faux en écriture publique ». Sollicitée par l'AFP, la Défenseure des droits a indiqué avoir elle aussi ouvert une enquête sur les violences subies par « Michel ». « Si nous n'avions pas les vidéos, mon client serait peut-être actuellement en prison », a dit à l'AFP, Me Hafida El Ali, avocate de « Michel ». Son client bénéficie d'une incapacité totale de travail (ITT) de six jours.

« Agression insoutenable »

« Sur ces images, ce n'est pas une police républicaine mais une milice barbare hors de contrôle », a dénoncé sur Twitter Jean-Luc Mélenchon (LFI). « Le préfet Lallement doit partir. La police doit être reprise en main. » « À travers l'agression insoutenable de Michel (...) c'est notre humanité qui est atteinte », a de son côté tweeté Christophe Castaner, patron des députés LaREM et ancien ministre de l'Intérieur. « Tolérance zéro contre le racisme et contre cette violence, qui n'ont pas leur place dans notre République ».

Rfi.fr

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