VIOLENCES FAITES AUX FILLES
Les femmes mènent le combat final
Les comptes-rendus des chroniques judiciaires de la presse relatent, dans leurs livraisons quotidiennes et souvent avec force détails, les sévices et violences infligés aux jeunes filles. Fort de ce constat, les femmes ont affirmé, hier, leur volonté d'y mettre un terme, à l'occasion du 20e anniversaire du Musée de la femme Henriette Bathily. Le panel avait pour thème : ''Osons en parler pour mieux agir''.
Il ressort de la rencontre que les violences faites aux femmes visent le contrôle et la contrainte. Un grave problème qui inclut les mutilations sexuelles féminines, les mariages d’enfants, les meurtres liés à la dot, les meurtres d’honneur, l’infanticide des filles et la traite des femmes.
Selon la sociologue Fatou Sow Dembel, ''les mutilations génitales féminines, les mariages d'enfants, la dot sont des formes de violences à la fois physiques et symboliques faites aux jeunes filles. La dot est un moyen d'acheter la femme qui devient une soumise. Le fait aussi de décider de la destinée de son enfant ne lui permet pas d'exprimer son imagination créatrice''. Elle pense qu'il faut armer davantage les filles contre les violences sexuelles.
La présidente de l'association des femmes juristes va plus loin. ''La loi ne pénalise pas les mariages d'enfants. Autoriser un tel acte, en la mariant à bas âge, c'est légaliser son viol constant'', fustige Fatou Kiné Camara. À propos de l'avortement médicalisé qui avait fait polémique au sein des foyers religieux et dans certaines organisations des droits humains, elle souligne que ''la grossesse forcée est un crime de guerre. La femme, regrette-t-elle, est considérée comme une esclave, une couveuse humaine. On n'a pas besoin de l'avis de la femme porteuse de grossesse''.
Selon les précisions de l'islamologue Pr Babacar Samb, le Coran interdit toute discrimination entre homme et femme et l'islam ne parle pas des mutilations génitales. ''Hormis les piliers, le reste n'est pas une obligation. L'islam condamne le mariage forcé, mais ne connaît pas le mariage précoce'', conclut-il.
SOULEYMANE NDIAYE (STAGIAIRE)
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